Captage post-combustion du CO2 : l'IFP et Enel coopèrent
L'IFP (organisme public de recherche et de formation) et Enel (Ente nazionale per l'energia elettrica : la plus importante compagnie d'électricité d'Italie) viennent de signer un "Memorandum of Understanding" visant à tester le procédé de captage post-combustion première génération, développé par l'IFP, sur un pilote construit par Enel sur le site de la centrale thermique à charbon de Brindisi (Italie). Késako ?...
Dans le cadre de ses travaux de R&D sur le captage du CO2, l'IFP a mis au point une technologie de première génération de lavage des fumées par solvant. Les résultats obtenus sur le pilote opéré dans le cadre du projet européen Castor (Esbjerg, au Danemark) avaient d'ores et déjà permis de démontrer la faisabilité, la robustesse et l'efficacité de cette technologie de captage du CO2 par solvant, à l'échelle industrielle.
Sur la base de ces premiers résultats, l'IFP a poursuivi des recherches pour otimiser le procédé et réduire les coûts opérationnels. Ces améliorations devraient se traduire par des gains en termes de consommation d'énergie pour la régénération du solvant. La teneur en ammoniac des fumées devrait également être fortement réduite, permettant ainsi le respect des normes sur les rejets dans l'atmosphère. La collaboration avec Enel va permettre à l'IFP de tester et de démontrer ces améliorations de performances.
Deuxième électricien européen en termes de capacité (approximativement 83,3 GWe), Enel a prisla décision stratégique de s'engager dans des opération de démonstration des technologies de Stockage et Captage du CO2 (CSS) afin de garantir l'utilisation du charbon dans les centrales thermiques dans un monde "décarboné". C'est dans ce cadre qu'Enel a décidé de construire un pilote de captage du CO2 de 10 000 Nm3/h (2,25 tonnes/h de CO2) traitant une partie du flux de la centrale de Brindisi. Le pilote, qui démarrera début 2010, permettra de valider la faisabilité industrielle du procédé et sera également utilisé pour comparer différentes technologies de captage de CO2.
Après avoir effectué en 2008 des études d'optimisation du dimensionnement de l'unité, l'IFP et Enel vont collaborer au suivi des test et à l'analyse des résultats. L'IFP apportera notamment son savoir-faire dans le domaine de la simulation de procédés et du suivi analytique.
Par cet accord, Enel souhaite renforcer sa présence dans le domaine du CSS, et notamment s'intégrer dans le plan de déploiement industriel recommandé par la plate-forme technologique européenne ZEP ("Zero emission fossil fuel power plats"). L'unité de démonstration mise en oeuvre par Enel à l'échelle industrielle pourra traiter 50% des fumées (1,5 Mt/an de CO2) provenant de l'une des nouvelles unités au charbon (660 MWe) qui vont être construites dans la centrale de Porto Tolle.
Après un premier bilan, les 2 partenaires pourraient envisager de tester également les procédés de seconde génération en cours de développement par l'IFP. Ce dernier et Enel entendent ainsi contribuer à la mise en oeuvre d'une première génération de procédés de captage permettant de répondre, à court terme, aux besoins des industriels de réduire leurs émissions de CO2.