Cap l’Orient : attention, communiquer n'est pas dépolluer !

Le 13/01/2011 à 17:43  

Cap l’Orient : attention, communiquer n'est pas dépolluer !
sédiments portuaires Il y a quelques jours, la Communauté d'agglomération Cap l’Orient a invité un large public à assister à des sondages complémentaires de sédiments portuaires à la Base Sous-Marine (BSM) de Lorient pour faire la preuve de leur innocuité. De quoi énerver sérieusement et faire réagir France Nature Environnement (FNE)...

 "Est-ce pour endormir le client que Cap l’Orient a invité un large public à assister à des sondages complémentaires de sédiments portuaires à la BSM de Lorient ? A une semaine du terme de l’enquête publique, il est bien temps de se préoccuper de la qualité réelle des 154 000 m3 de vases qui doivent être draguées et larguées en mer pour accueillir la Volvo Race en 2012 !", note FNE. "Quel crédit ajouter à un dossier qui présente les résultats d’analyses portant sur des sédiments prélevés à 50 cm de profondeur quand le dragage doit être réalisé jusqu’à des profondeurs de 2,50 m et que les pires polluants se sont déposés les premiers, donc au plus profond ! Ce ne sont pas ces quelques sondages complémentaires réalisés à 1 m de profondeur ce matin, et largement médiatisés, qui vont ajouter du sérieux à des analyses dont l’insuffisance est patente".

 La BSM de Lorient n’a pas été nettoyée depuis plus de 20 ans, ses vases contiennent des métaux lourds (zinc, plomb, cadmium) et le dossier de l’établissement public indique que "les résultats des analyses physico-chimiques des sédiments montrent des dépassements des niveaux autorisés pour les peintures antifouling et pour certains composés d’hydrocarbures". Le dossier de l’enquête publique donne à croire que ces sédiments "ne présentent pas de niveaux de contamination susceptibles d'impacter l'environnement marin en cas d'immersion". Mouais...

 "En l’état actuel des choses, ces boues toxiques vont être massivement déversées en mer, clapées, polluant le milieu chimiquement et mécaniquement : c’est inacceptable, d’autant que nous sommes justement en train d’essayer de définir le bon état des océans souhaitable pour se mettre en règle avec la directive-cadre européenne Milieu marin", s'indigne Christian Garnier, Vice-président de FNE.

 France Nature Environnement et ses associations n’ont eu de cesse de réclamer que ces opérations importantes de dragage soient encadrées par un cahier des charges strict des prélèvements et des analyses visant à établir une cartographie sérieuse de la contamination des vases. "Ce n’est que sur cette base que pourront être obtenues des données scientifiques objectives sur les niveaux de contamination et sur les flux de polluants qui devront être traités", précise la Fédération.

 Sans attendre les résultats de ces analyses effectuées la semaine dernière, FNE demande donc que la procédure prévue dans le schéma départemental de référence des dragages soit relancée au plus vite. Devront être introduites au moins 2 solutions dont une obligatoirement à terre. Par ailleurs, l’enquête publique en cours doit être abandonnée puisqu’elle devient de fait caduque.

 Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Dragage de la Base Sous-Marins de Lorient : Robin des Bois met son grain de sel.