Cap Ferret : des déchets, rien que des déchets…
Un spectacle identique s’offre aux yeux des riverains, sur des kilomètres de plages : tout ce qui pouvait flotter a été charrié par la mer, a déferlé et s’est échoué là, sur le sable de la Côte d'Argent. Un tapis de débris en tous genres jonche le sol…
Avec une vision omniprésente : les déchets plastiques… Dans ce seul registre, il y a de tout : bras de poupées, lunettes de WC, filets de pêche, casques de chantier, étuis de tampons hygiéniques, bouteilles et emballages par milliers, mais aussi, oui, oui, des chaises, des tongs, des ballons ou encore des chaussures aux côtés de bidons… sans parler des petits cylindres… qui servent à fixer les bactéries des stations d’épuration…
Le bois se pose là, au sens propre et figuré, lui aussi : de l’arbre déplumé, à la planche de palette, en passant par les piquets, les poteaux télégraphiques, il y a de quoi chauffer du monde quand tout sera au sec…
Et puis, les victimes mammifères marins, oiseaux et poissons…
Le maire de Lège-Cap-Ferret, Michel Sammarcelli, n'a jamais vu ça, en 18 ans de mandats : les 25 km de plages de sa commune sont couverts de détritus, du nord au sud. Philosophe, il est lucide : « la mer ne fait que nous rendre ce que nous lui envoyons ». Ces déchets viennent de partout, la péninsule ibérique, les landes, les Pyrénées Atlantiques… Il y a de quoi faire ! Sauf qu’il sera difficile d’en terminer avec l’élimination de ces déchets avant les vacances de Pâques »…
D’autant que ce n’est pas cadeau… Les événements climatiques de janvier et février 2014 ont déjà coûté à la commune, plus de 300 000 euros ; la préfecture a débloqué une enveloppe de 200 000 euros pour le nettoyage des plages…
« Nous allons lancer un appel d'offres pour trouver une entreprise capable d'éliminer le plus gros des déchets, car cette situation dépasse ce que nous pouvons faire, et avons sollicité la préfecture pour obtenir l'autorisation de brûler le bois sur place. Nous attendons la réponse », poursuit le 1er élu de la ville, qui est aussi président du syndicat des plages de Gironde.
L'heure ets au bilan : les élus vont devoir chiffrer ces dégats, la remise en état des dunes et des accès aux plages. On avance déjà le chiffre global de 6 millions d'euros...