Canada : le recyclage matière... priorité des PME
La Fédération Canadienne de l'Entreprise Indépendante vient de rendre public un rapport suite à un sondage à propos de l'expérience des PME en matière d'environnement. On y apprend notamment qu'une forte majorité de ces entrepreneurs sont convaincus qu'il est possible d'allier protection de l'environnement et croissance économique. Parmi leurs priorités, le recyclage des matières occupe la première place, suivi des économies d'énergie. Autre constat, ils réclament plus d'informations, mais aussi une réglementation plus simple, moins de paperasse. Comme quoi, il n'y a pas qu'en France que l'on fustige les pratiques de l'administration..
"Plus des trois quarts des PME du Canada et plus particulièrement celles du Québec et des provinces de l'Atlantique croient fermement qu'il est possible d'assurer en même temps la croissance de l'économie et la protection de l'environnement" explique Simon Prévost, vice-président, Québec, de la FCEI. En même temps, les dirigeants de PME québécois et canadiens démontrent qu'ils agissent pour protéger l'environnement, motivés par leur propre conscience personnelle et ayant une vision plus proche de celle des citoyens canadiens moyens plutôt que celle des dirigeants de la grande entreprise.
Il ressort du sondage que, pour la majorité des PME, les enjeux environnementaux les plus importants sont le recyclage des matières, la conservation de l'énergie, ainsi que la gestion de l'eau propre et des eaux usées. Au Québec, la question du recyclage des matières arrive au premier rang puisque près de 80 % d'entre elles ont accru ou introduit dans leurs opérations des activités de recyclage. Plus de la moitié des répondants québécois ont indiqué une grande préoccupation au sujet des changements climatiques et des gaz à effet de serre, et environ le tiers a mentionné les sites d'enfouissement, la gestion des déchets toxiques, la pollution atmosphérique/le smog et la préservation des forêts.
La grande majorité (81 pour cent) des répondants a déclaré avoir déjà apporté des changements dans l'entreprise pour conserver l'énergie, et huit pour cent d'entre elles prévoient le faire au cours de la prochaine année. De fait, les deux tiers des entreprises ont effectué des changements mineurs, et une PME sur sept a effectué des changements majeurs exigeant un investissement important. Seuls cinq pour cent des entreprises n'ont apporté aucun changement
et n'ont pas l'intention de le faire.
Les résultats varient peu d'une province à l'autre, mais présentent certains écarts selon les secteurs. Au Québec, les investissements majeurs en vue de la conservation de l'énergie sont deux fois plus souvent le fait d'entreprises des secteurs agricoles, des transports et de la communication comparativement aux entreprises des autres secteurs, tandis que les entreprises des secteurs du commerce de détail ainsi que de l'hébergement et des services personnels sont les plus susceptibles d'avoir mis en place des changements mineurs.
En ce qui concerne les obstacles aux changements rencontrés par les PME.... Il ressort que c'est plutôt une combinaison de facteurs qui entrent dans trois grandes catégories : j'ai besoin d'informations (36 pour cent), cela coûte trop cher (24 pour cent) et/ou c'est trop compliqué (10 pour cent).
Du côté de la relation avec l'administration, "La réglementation environnementale est l'une des plus complexes, car elle touche tous les ordres de gouvernement. Parfois, dans le but de protéger l'environnement et le public, les règles et les exigences sont d'une lourdeur telle que bon nombre de petites entreprises sont incapables de s'y conformer comme elles le devraient. Les gouvernements doivent se pencher sérieusement sur la lourdeur réglementaire environnementale" résume Prévost.
Selon les données de la FCEI si les gouvernements ont un rôle à jouer au niveau de la réglementation, il n'est pas toujours évident de savoir quel administration est responsable de tel ou tel règlement.Il faut renforcer la coopération entre les services du gouvernement afin d'établir des règlements simples et harmonisés que les propriétaires de PME pourront comprendre et appliquer sans coûts ni difficultés excessifs. "Un bon point de départ serait la constitution d'une base de données complète qui devienne un guichet unique de renseignements des trois ordres de gouvernement sur les initiatives, les programmes et les règlements touchant l'environnement" recommande le représentant de la FCEI. D'ailleurs, cette dernière a émis plusieurs recommandations à destination des gouvernements pour soutenir les PME dans leurs actions visant la préservation de l'environnement. Celles-ci touchent, notamment, la réglementation, l'information à donner aux dirigeants de PME, la nécessité de mettre en oeuvre des programmes adaptés, ainsi que des ressources techniques et financières afin d'aider les PME à adopter des stratégies de conservation de l'énergie et de protection de l'environnement. La FCEI souhaite également un soutien accru à la recherche sur des sources d'énergie de remplacement et estime que l'adoption de nouvelles taxes environnementales ne peut que nuire aux PME, car cela ne ferait qu'alourdir davantage leur imposant fardeau fiscal global.
Pour en savoir plus : lisez le rapport de recherche de la FCEI "Objectif éco-prospérité : les perspectives des PME sur l'environnement"
NB : Le sondage a été réalisé entre janvier et mars 2007. Avec 10 826 répondants, les résultats sont fiables à +/- 0,9 pour cent, 19 fois sur 20.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) représente les intérêts des PME auprès des gouvernements. Elle regroupe 105 000 PME au Canada, dont 24 000 au Québec. La FCEI est non partisane et son financement provient uniquement de l'adhésion de ses membres.