Cameroun: Le recyclage du plastique se positionne dans le mannequinat
Au Kenya, on taxe le plastique : le fruit de ces prélèvements devrait servir prochainement à mettre en place un système de recyclage efficace. Au Cameroun on n'en est pas encore là. Cela étant, le « Cipre » collecte d’ores et déjà les plastiques qu'il revend à des usines de fabrication d'objets tels que des seaux et des stylos ; une autre initiative a vu le jour : celle d'Isidore Tonga, qui fabrique des mannequins avec les déchets plastiques…
Au Kenya, on taxe le plastique : le fruit de ces prélèvements servant « à tenter de mettre en place un système de recyclage efficace, l’objectif étant effectivement de trouver une solution pour réduire l'utilisation des emballages plastiques".
Au Cameroun, on n’en est pas encore là, ce qui n’empêche pas certains d’avoir des idées. Ainsi Isidore Tonga qui s’est lancé dans la grande histoire du recyclage en 1990, du fait de son désir d'être pionnier dans un domaine d'activité. L’idée est originale : créer des mannequins à partir des matières plastiques usagées.
Il occupe un petit atelier à Yaoundé, équipé d'un four qui lui a été offert par le Cipre et fabrique 5 à 10 exemplaires par mois. La matière première lui vient soit des sacs plastiques, soit d'autres objets en matière plastique. C’est la raison pour laquelle il se ravitaille chez les colleurs de roues, les soudeurs, des particuliers … bref, partout où il est susceptible de dénicher la matière première dont il a besoin.
Après avoir été nettoyé, le plastique est enfourné. Fondu, le liquide est recueilli et, en fonction du type de mannequin souhaité, il est versé dans tel ou tel moule en béton. Après solidification de la matière plastique, Isidore Tonga sort des pièces qu'il modèlera à sa façon.
Certes, il s’agit là d’une activité de recyclage artisanale. Mais d’autres voies sont possibles. Encore faudrait-il que les films plastiques soient collectés, et mieux encore que le Cameroun dispose d’une unité de recyclage industrielle.
Aux dires du responsable du Cipre, « même en expliquant à la population qu'il est nécessaire de collecter les sacs plastiques qui polluent auntant le paysage que les rivières, elle refuse au prétexte que «l'activité n'est pas rentable». De fait, la population se consacre plutôt à la récupération d'autres types de plastiques (babouches, sceaux, etc.). C'est pourquoi, la collecte des films et sacs plastiques, organisée par le Cipre, est de 561 kg contre 498 tonnes pour le reste des plastiques ; 296 tonnes ont été vendues dans les usines afin d'être recyclées.
En attendant, les membres du Cipre se disent convaincus de la nécessité de "sensibiliser les populations pour moins polluer l'environnement avec le plastique".
Le secrétaire général du Cipre, Joseph Tagne, explore quelques pistes et se dit convaincu qu'il faille «imposer aux industries de fabriquer des emballages plastiques biodégradables comme ça se fait ailleurs dans le monde. L'environnementaliste suggère aussi que l'on retourne aux emballages organiques, comme le papier et les feuilles de bananiers, beaucoup moins polluants pour la nature», suggère-t-il...