Brest : plusieurs bateaux mettent le cap sur le recyclage
Basé à Brest dans le Finistère, stratégiquement bien placée (puisque la Marine Nationale dispose de navires en fin de vie, sur place), cette entité certifiée et agréée (elle bénéficie de l'agrément européen qui la classe parmi les 18 sociétés européennes autorisées, dont trois françaises), elle dispose, pour ses activités de déconstruction navale et d’exportation de métaux, d’un site classé ICPE, de près de 8000 m² de surperficie sur le port (avec un bord à quai de 160 m possédant un tirant d’eau de 12 m, ce dispositif étant complété par une forme de radoub de plus de 7500 m²).
Après avoir dépecé le cargo Captain-Tsarev, 153 m de long pour 5 500 tonnes, en 2017, au programme de ces prochains mois, déconstruction et recyclage pour quatre navires arrivés en fin de vie pour Navaleo.
Tout d'abord, le VN Partisan : cet ancien supply, construit en 1977, longuement utilisé comme navire plastron pour la Marine nationale ayant servi aux entraînements des commandos marines et pilotes d’hélicoptères, a été réceptionné en février dernier : il a déjà subi un certain nombre d'interventions telles que sécurisation, dégazage des soutes, démontage du mobilier et autres équipements, et sera complètement débarrassé de ses superstructures, avant d'être morcelé.
Puis ce sera au tour de l'André Colin de subir la pression des machoires des cisailles hydrauliques. Construit en 1996 par Lorient Naval & Industrie, l’ancien navire de la Penn ar Bed, qui assurait les rotations vers les îles, il n'aura navigué que 10 ans.
A la suite de quoi, l’Ocean Jasper fera son entrée : ce cargo turc, qui avait causé un naufrage en Bratagne, immobilisé depuis 2007 dans le port militaire, a été vendu aux enchères et adjugé pour un peu plus de 4000 euros à l'entreprise bretonne.
In fine, une bonne nouvelle : le cargo Carib Palm, 77 mêtres de long, pour l'heure vasé au port de Boulogne-sur-Mer depuis 2015 (il avait été arraisonné par la douane alors qu’il était impliqué dans un trafic de cocaïne à destination de la Pologne) va enfin pouvoir quitté le Nord et mettre le cap sur l'entreprise bretonne, qui l'a racheté mais a été assujettie à diverses contraintes administratives : il est attendu sur le site brestois pour cette fin d'été.