Bouteilles : Paris est partante pour restaurer la consigne

Bouteilles : Paris est partante pour restaurer la consigne
 Il parait que le conseil de Paris a adopté une proposition du groupe communiste réhabilitant la consignation des bouteilles dans la capitale. Ne seraient concernés que les bouteilles en verre et en plastique. Largement répandue, elle a progressivement disparu au fil des années 70. Paris souhaiterait par la mise en œuvre de cette politique « réduire le gâchis engendré par un recyclage insuffisant du verre ». Reste à savoir s’il existe une usine de lavage à proximité et si la consignation est économiquement souhaitable…

 On a dit que la Ville allait soutenir au prochain Conseil de Paris le vœu déposé par le groupe communiste et Parti de gauche, lesquels souhaitent remettre en selle la consigne des bouteilles en verre et en plastique à partir du 1er juillet 2014. C’est fait ! Depuis le 10 juillet.

 Pour faire court, le consommateur, verserait une sorte de caution au moment de son achat, qui lui serait restitué dès lors qu’il ramènerait l’emballage consigné, s'il rapporte la bouteille après sa consommation. « En 2011, 65.367 tonnes de bouteilles en verre ont été collectées dans la capitale mais 30% du verre échappe à la collecte », a indiqué Ian Brossat, le leader des communistes parisiens.

 Si la consigne des bouteilles en verre était très répandue auprès du grand public, elle a peu à peu cédé le terrain à l’emballage jetable, pour des raisons économiques et de praticité (voir notamment Recyclage du verre : et la consigne, alors????). Problème de stockage, de coût de transport (les bouteilles ne sont pas toutes identiques et ne peuvent être réutilisées que par les producteurs qui en sont à l’origine : on imagine mal un producteur de vin de bourgogne emballer son vin dans une bouteille dédiée à la production bordelaise, à l’identique pour des marques de jus de fruit qui ont opté pour une bouteille carrée et qui se verraient imposer une version ronde…). Sans compter qu’il faut évidemment laver chaque bouteille avant de la réutiliser, ce qui là encore, génère un coût.

 Elle a pu cependant demeurer dans l’univers des CHR, Cafés Hôtels Restaurants : les bouteilles sont livrée dans des casiers, sont consommées avant de réintégrer les casiers, lesquels repartent à la livraison suivante…
En vigueur chez nos voisins belges et allemands et en Alsace, la consignation des bouteilles pourrait faire son grand retour dans la capitale. En tout cas, le Conseil de Paris est déterminé à généraliser la pratique «au 1er juillet 2014 » : il entend saisir le ministère de l'Ecologie sur le sujet, afin de mettre en pratique ce qu’il vient d’adopter en théorie.

 Sylvain Pasquier, en charge du secteur emballages à l'Ademe a récemment fourni quelques compléments d’information.

Si le plastique était concerné (ce qui n’était pas le cas dans les années 70 et pour cause…), il est d’ores et déjà établi « qu’il faudra mettre en place un système très complexe de collecte, de transport et de nettoyage pour assurer le re-remplissage. Pour des raisons de stockage et des contraintes de transport, cette mesure peut paraître difficile à appliquer ». Il est évident par exemple que le verre ne doit pas casser en route, pas plus que le plastique ne devra être endommagé…

 De là, découle, presque de source, que le gain environnemental du réemploi est plus incertain que celui du recyclage matière, et ce même si « une bouteille consignée peut être réutilisée en moyenne vingt fois avec un taux de retour en magasin de 95%, alors que le taux de recyclage n'est que de 65% ».
C’est sans doute fort de ces incertitudes que le Conseil de Paris va lancer un groupe d'étude qui déterminera le coût du retour de la consignation...