Boues : de l'art de mettre le paquet pour ne pas s'enliser...

Le 22/04/2011 à 17:58  

Boues : de l'art de mettre le paquet pour ne pas s'enliser...
boues de rectifications Depuis 2005, les CCI de Saint-Etienne/Montbrison, du Puy/Yssingeaux et du Roannais sont engagées dans une démarche visant les entreprises produisant des boues de rectification et proposent une action groupée de collecte et de traitement de ces déchets. Aujourd’hui encore, cette opération perdure parce que son bilan est très positif. Dénommée "Rectif’Loires", la démarche a pour objectif d’aider les PME et TPE (en particulier celles du secteur de la mécanique de la Loire et de la Haute-Loire) à éliminer leurs boues, sans trop les pénaliser financièrement...

 Les boues de rectification, soumises à une réglementation rigoureuse, doivent être traitées dans des filières spécialisées. Les 3 CCI engagées dans la démarche ont mis en place un système de gestion collective de ces déchets dangereux en intégrant toutes les étapes du processus : collecte, traitement et élimination avec délivrance de bordereaux réglementaires.

 Produites principalement  par les entreprises qui meulent des pièces mécaniques en acier ou autres métaux, ces boues sont classées en tant que déchets dangereux. A ce titre, elles doivent être triées et séparées des DIB (Déchets Industriels Banals) et, de par leur dangerosité, ne peuvent être éliminées dans les mêmes filières que les copeaux métalliques. Souvent par manque de temps ou parce qu’elles sont mal informées, les entreprises ne traitent pas ces boues comme il se doit... C'est d'autant plus dangereux qu'au regard de la loi,  le producteur de déchets est responsable de son déchet jusqu’à son élimination finale, qui doit se faire dans les règles de l'art.

 La diversité des aciers contenus dans les boues de rectification étant très importante, le processus de traitement est variable. Celles qui contiennent beaucoup d’acier (23% du volume) sont recyclées en fonderie et permettent de produire de la fonte. Celles qui contiennent de l’acier de façon hétérogène (18% du volume) sont valorisées en fours de cimenteries. Dans les autres cas, les plus nombreux, les boues sont incinérées pour valorisation énergétique.

 En 6 ans, 150 tonnes de ces déchets dangereux ont été collectées par "Rectif’Loires" auprès de 22 entreprises par le biais de deux collectes en moyenne, par an. Au-delà du bilan chiffré, il est intéressant de noter que cette démarche illustre la naissance d’une dynamique s'agissant de la gestion et du traitement des déchets dangereux en général, dans les TPE et PME. Après avoir initié et soutenu cette dynamique de collecte et traitement des boues de rectification, les CCI de Loire et Haute-Loire laissent maintenant place au secteur privé afin qu'il  poursuive et amplifie le travail engagé.