Boues d'assainissement : Veolia remet le couvert !
Chaque année en France, nous produisons indirectement 1,1 million de tonnes de boue (soit environ 22 kg individuellement) simplement en consommant de l'eau potable. Après utilisation, celle-ci rejoint les eaux usées traitées en station d'épuration, un traitement générateurs de tonnages de déchets d'assainissement : les boues. Probème : les solutions de traitement proposées ne sont pas adaptables à toutes les collectivités. D'où l'idée d'innover...
Les boues d'épuration, ont peu à peu constitué un enjeu d'importance, notamment depuis les années 90 ; cette prise de conscience a évidement coïncidé avec un renforcement de la législation. Les traitements thermiques, le stockage et la valorisation économique sont les trois solutions au problème des boues urbaines mais ces solutions ne sont pas applicables partout, pour des raisons règlementaires, géographiques ou agronomiques.
Dès 1990, des chercheurs de la R&D de Veolia identifient les techniques existantes adaptables à la problématique spécifique des boues urbaines. En 1996, après un long travail de tests et d'adaptation, un système pilote est construit au Centre de recherche sur l'eau de Veolia permettant de valider les questions d'ingénierie et la viabilité du procédé. En 1998, une unité pilote préindustrielle est construite afin de passer à la phase d'exploitation industrielle en toute sécurité. Dans le cadre du programme "Life Environnement", la Communauté Européenne assure une partie du financement, de même qu'en France, l'Ademe et les agences de l'eau soutiennent le projet. La Direction de Veolia Eau Solutions et Technologies, la Direction Technique et la R&D travaillent ensemble durant 4 ans pour voir fonctionner à Toulouse un prototype démontrant la possibilité d'exploiter ce procédé à l'échelle industrielle. En 2002, c'est la consécration avec le choix de la mairie de Bruxelles de doter son agglomération de la 1ère station d'épuration à inclure le procédé Athos™ d'Oxydation par Voie Humide (OVH).
Dans les faits, les boues sont mises en contact avec un gaz oxydant (l'oxygène) qui va dégrader leurs matières organiques. L'oxydation de la matière organique de la boue donne de l'eau, du gaz carbonique et des composés organiques facilement biodégradables. Les gaz dégagés pendant l'opération sont relâchés dans l'atmosphère après un traitement spécifique. Ainsi, un réacteur Athos™ dimensionné pour une ville de 30 000 habitants ne pollue pas plus qu'un gros camion ; la chaleur dégagée par ce phénomène est récupéré pour préchauffer les boues, ce qui permet d'atteindre un équilibre thermique. Quant au résidu de l'oxydation, c'est un solide minéral (le "technosable") recyclable dans la production céramique (tuiles, briques, faïence, etc.).
A terme, ce nouveau produit pourrait remplacer totalement la craie broyée, une partie du quartz, et réduire notablement les coûteuses argiles grésantes d'importation, matériaux aujourd'hui utilisés dans la réalisation des carreaux de faïence. Un bel exemple d'innovation technologique et d'écologie industrielle.