Bouches du Rhône : Semaine primordiale pour le choix de traitement des déchets ménagers
C'est le 13 mai qu'un conseil de la Communauté urbaine de Marseille Provence Métropole devrait se tenir avec un ordre du jour qui comprend la désignation du candidat retenu pour la réalisation de l’unité d'incinération des déchets ménagers d'une capacité de 300 000 tonnes situé à Fos-sur-Mer. Selon un article paru dans le journal La Provence en date du 5 mai, la mairie de Marseille souhaite confier ce marché à la société Urbaser-Valorga. En réponse, les élus des communes de Fos-sur-mer, Port-Saint-Louis-du Rhône, les membres du SAN-Ouest Provence, les associations de défense de l'environnement protestent, appelent à manifester les 13 et 18 mai , et proposent des solutions alternatives à l'incinération...
Depuis des mois, la Communauté urbaine de Marseille (18 communes) et le SAN-Ouest Provence (6 communes) s'opposent sur le choix de traitement des déchets ménagers et le remplacement de la décharge d'Entressen. Pour la CUM, la solution de l'incinération est la meilleure et l'UIOM serait située sur un terrain dépendant de la commune de Fos-sur-Mer.
Le projet est bien avancé comme le confirme Robert Assante, président de la commission déchets à la CUM: "Le groupement Urbaser-Valorga a été retenu en fonction de critères financiers, techniques et juridiques. La solidité juridique du projet est cruciale puisqu’il y aura sûrement beaucoup de recours pour tenter de l’empêcher". (SAN Ouest Provence a saisi le Conseil d'etat sur le fond concernant la nécessité d'un débat public sur l'UIOM).
Mais les communes du SAN-Ouest Provence excluent l'incinération et proposent des solutions alternatives. Lors d'un comité syndical exceptionnel en date du 11 mai, elles ont adopté à l'unanimité une délibération visant à étendre les capacités de traitement des déchets ménagers et assimilés pour permettre d'accueillir les déchets ménagers d'autres communes.
L'objectif est d'intégrer dans les conlusions du Plan départemental des déchets ces nouvelles capacités en continuant à proposer des solutions, comme le compostage, la méthanisation et l'amélioration du recyclage. Le conseil général soutient aussi ces choix.
Est-ce que cela suffira à convaincre la CUM de changer de position ?
Etat des lieux : des solutions techniques existent déjà En préambule à l´explication technique, donnée par le vice-président délégué à l´Environnement et au Développement Durable, Philippe Caizergues sur l´augmentation de la capacité d´accueil et de traitement du futur centre de traitement des déchets ménagers de Ouest Provence, Bernard Granié a fait un état des lieux de la problématique des déchets à l´échelle départementale et le verdict est sans appel : la capacité actuelle des centre de stockage des déchets ultimes (CSDU, comprenez les décharges) existantes aujourd´hui est de 10,17 millions de tonnes. Elles ont donc tout à fait capacité à absorber les quelques 2,6 millions de tonnes de déchets (tous déchets confondus) produits chaque année sur le département. Cet état des lieux tient bien évidemment compte de la fermeture en 2006 de la décharge de la Crau. Pour Bernard Granié, il n´est donc pas question de « s´appuyer sur la fermeture de la décharge de la Crau pour donner dans la précipitation un permis de construire et une autorisation d´exploiter un incinérateur. Les décharges actuelles nous assurent des solutions pour les 10 ans à venir et à terme avec l´augmentation de la capacité des CSDU nous pouvons tenir plus de 35 années au rythme actuel de production». |