Bois-énergie : craintes et interrogations

Le 08/09/2009 à 16:16  

Bois-énergie : craintes et interrogations
granulés bois Le granulé bois, produit industriel issu du compactage des sciures, est présenté au public comme une source d’énergie propre et renouvelable. Bénéficiant de mesures fiscales attractives au niveau européen, les équipements individuels de chauffage au granulé se multiplient...

Problème : la demande croissante ne permet plus à la production locale de satisfaire le marché, qui se fait récupérer par des producteurs industriels. Les importations européennes explosent et les usines de granulés poussent comme des champignons, notamment aux Etats-Unis. A l’origine employé pour valoriser les déchets de scierie, le granulé est devenu un débouché spécifique pour des bois à croissance rapide issus de forêts industrielles.

Sur son site Internet, France Nature Environnement s’interroge donc sur les réels intérêts écologiques et énergétiques des produits industriels dérivés du bois. En effet, leurs processus de fabrication sont extrêmement coûteux en énergie : "Avec la concentration en grosses unités de production, les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à la multiplication des transports entre les sites de production, de transformation et de consommation ne sont pas négligeables. Avec les objectifs actuels de réduction des émissions de GES, il est regrettable de voir la production de granulés bois prendre une telle ampleur sans que l’intérêt de leur bilan énergétique n’ait été démontré, depuis les sites de production du bois jusqu’au consommateur final", indique la Fédération.

Pour FNE, l’utilisation de produits dérivés du bois comme source d’énergie ne peut être envisageable que dans le cadre de contrats d’approvisionnements locaux assurés sur le long terme et permettant de limiter au maximum les transports. "Il est également nécessaire d’avoir une réflexion intégrée des coûts énergétiques et environnementaux de ces produits et de leur mode de production", précise la Fédération en guise de conclusion. Le débat ne fait donc que commencer...