Bisphénol A : l'industrie du plastique réagit
L’Afssa (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) vient de rendre public une communication préconisant le développement de nouvelles méthodes d’évaluation de la toxicité potentielle des perturbateurs endocriniens. Ce rapport intervient alors que les autorités sanitaires américaines ont rendu le 15 janvier dernier un avis sur les migrations infinitésimales de bisphénol A à partir des récipients alimentaires en polycarbonate et des revêtements de boîtes métalliques, et que les conclusions des travaux européens coordonnés par l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) sont attendues pour mai 2010. Dans un communiqué, PlasticsEurope (l'Association européenne des producteurs de matières plastiques), et Elipso (le Syndicat professionnel des emballages plastiques et souples) réagissent...
Saisie en 2009 de nouvelles publications scientifiques internationales qui concluaient à la dangerosité des plastiques contenant du BPA (bisphénol A), l’Afssa conclut, comme la FDA (US Health and Human Services Department et Food and Drug Administration) il y a quelques jours "que la méthodologie de ces études ne permet pas d’interprétation formelle des données qui remettrait en cause les précédentes évaluations du risque sanitaire". Ces précédentes évaluations, concluaient, rappelle l’Agence, à "l’absence de risque pour le consommateur dans les conditions d’emploi".
Dans leur communiqué conjoint, PlasticsEurope et Elipso notent "avec intérêt" que l’Afssa recommande "de définir rapidement une méthodologie adaptée à la détection d’une toxicité potentielle, chez l’homme et à basse dose, du BPA mais aussi des produits de substitution et plus largement des perturbateurs endocriniens". Les 2 organismes espèrent que ces efforts pour la définition d’une méthodologie adaptée aux perturbateurs endocriniens et reconnue par tous permettront de faire cesser les rumeurs et donc de répondre aux interrogations des consommateurs. Ils soutiennent également le souhait de l’Afssa de travailler, pour la mise au point de cette méthodologie, avec d’autres agences de sécurité sanitaire au niveau européen.
Autre point : PlasticsEurope et Elipso notent que la recommandation de bon sens faite aux consommateurs, d’"éviter de chauffer à très forte température l’aliment" dans un biberon ou un récipient en polycarbonate, est en phase avec l’avis rendu par l’Agence en octobre 2008 qui préconise une durée de chauffage au micro-ondes inférieure à 10 minutes. Ils souhaitent rappeler que le bisphénol A n’est pas un additif ajouté au polycarbonate : il fait partie de la composition de départ, mais après réaction par polymérisation, il n’existe plus en tant que tel, si ce n’est en quantités résiduelles infimes. Dans la pratique, il n’existe pas de matériau totalement inerte, et le polycarbonate n’échappe pas à cette règle. Par ailleurs, les 2 organismes rappeler que les producteurs de polycarbonate ont toujours respecté très scrupuleusement leurs obligations réglementaires. Les migrations résiduelles de bisphénol A pouvant provenir du polycarbonate sont très inférieures aux seuils réglementaires.
Enfin, PlasticsEurope et Elipso, en tant que parties prenantes, prennent acte de l’annonce du point d’étape proposé ce jour par l’Afssa "d’ici la fin de l’année, largement ouvert à la communauté scientifique et à l’ensemble des parties prenantes, conjointement avec d’autres agences de sécurité sanitaire".