
Fin juin 2017, la France comptait 35 unités de production de biométhane, soit une capacité d’injection d’environ 500 GWh, grâce à 9 installations de plus depuis le début d’année (c'est à dire autant que sur l'intégralité de l’année 2016) : des données qui montrent un décollage de la filière, mais avec néanmoins de fortes disparités constatées entre les différents types de projets, mais aussi la diversité des technologies utilisées. Aussi, il est difficile à ce stade de parler d’industrie mature car si la montée en puissance du secteur montre que la technique est relativement maîtrisée, les acteurs de la filière sont encore fragiles...
Les développeurs commencent seulement à industrialiser le processus d’obtention des autorisations mais ils détiennent encore un portefeuille limité à quelques projets en développement.Les banques échaudées par quelques déconvenues sur la méthanisation électrique restent prudentes et sont encore dans l’attente de résultats plus solides.
Les constructeurs de process industriel n’ont pas suffisamment d’installations en France pour mettre en place des services de maintenance capables d’offrir des prestations de qualité en terme de rapidité d’intervention en ou d’apporter de réelles garanties.
Enfin, il n’existe pas de retour sur l’exploitation des unités d’injection qui permet de penser que les coûts sont maîtrisés sur le long terme alors même que ces coûts sont structurellement amenés à diminuer.
Parmi les centrales en service, on dénombre 22 projets d’agriculteurs autonomes ou en groupement, 10 unités issus d’installation de valorisation des déchets (Décharges de déchets ménagers, ISDND, Stations d’épuration des eaux usées -STEP) en liens très étroits avec les collectivités territoriales, et seulement 3 centrales à dominantes territoriales, industrielles ou agro-industrielles.

Par ailleurs, les différentes technologies de production de biométhane n’ont pas été toutes testées. A titre d’exemple, la technologie en « voie sèche » devrait être utilisée de manière massive pour la méthanisation dans la plupart des zones de plaines céréalières. Or les
premières centrales d’injection utilisant cette technologie sont actuellement en construction.
Cette diversité des projets en fait un secteur de prédilection en matière d’innovation, à la fois de terme de process ou de technologie, qui permettra à terme de réduire le coût de production du gaz.

Pour accélérer le financement des projets et conforter la dynamique de la filière biométhane, il faut prolonger le contrat d’achat de 15 à 20 ans. En effet, le biométhane est la seule énergie renouvelable à garder un contrat d’achat de 15ans, contrairement à l’électricité solaire, à l’électricité éolienne dans le contrat de rachat 2017 et même celle produite à partir de biogaz. En 2018, selon les projections de la commission de régulation
de l’énergie, le soutien à la filière biométhane sera de 100 millions d’euros à comparer aux 5,4 milliards d’euros de soutien à l’électricité verte.
