Biométhane : la Step de Tours se modernise

Le 11/01/2017 à 22:44  

Biométhane : la Step de Tours se modernise

Eaux de STEP 2011 : un appel d'offre est lancé, puis remporté par Dalkia Biogaz : il vise la mise en place d'une unité de cogénération ; en lieu et place, ce sera une unité d'épuration du biogaz et d'injection dans le réseau. Stoppé dans son élan, le projet est revu à la baisse, en raison d'un nouvel arrêté beaucoup moins favorable quant au tarif de rachat... Ce n'est pas la première fois que des projets d'importance sont contrariés alors que les travaux sont lancés, ou que les unités viennent de démarrer... Comme ce n'est pas la première fois que l'on déplorera les dommages causés par un manque de visibilité...

 Ce n'est pas la première ville à utiliser sa station d'épuration pour produire du biogaz et à injecter du méthane dans son réseau afin de chauffer des centaines de foyers ; pour autant, la réalisation de ce projet mérite que l'on s'y arrête... 
L'unité d'injection de biométhane de la Step de La Grande à Tours, construite par Dalkia Biogaz (qui s'est associé à la collectivité), est récemment entrée en service et promet de fournir 90 Nm3/h, ce qui permettra d'alimenter 700 foyers en gaz. Disposant d'une capacité de 370 000 EH, l'unité injecte donc du biométhane dans le réseau de gaz de ville. Pour autant, ce n'est pas tout à fait ce qui était prévu initialement...

 La collectivité à une longue l'habitude de la méthanisation et de la production du biogaz puisqu'en effet, cette station était équipée depuis plus de 45 ans, d'une unité de production. Après que des travaux aient été mis en œuvre il y a une dizaine d'années, il s'agissait de faire en sorte de pouvoir valoriser le biogaz non utilisé et par conséquent brûlé par torchère (3100 m3/jour étaient ainsi perdus), ce qui était utilisé servait principalement à chauffer les locaux, et à alimenter le digesteur.
Après qu'un appel d'offres ait été passé pour la construction et l'exploitation d'une unité de cogénération en 2011, puis remporté par Dalkia Biogaz (ex Verdesis) qu devait prendre en charge la construction et l'exploitation de l'unité, une partie des recettes devant être reversé à la collectivité.
Sauf que... un grain de sable va contrarier les plans : deux ans plus tard en effet, alors que les opérations sont lancées, paf! un nouvel arrêté est signé, moins généreux en ce qui concerne les tarifs de rachat. On stoppe les machines, net, puisque le projet n'était plus économiquement interessant d'un point de vue économique...

2014 : autorisation est donnée aux stations d'épuration d'injecter du biométhane dans le réseau de gaz de ville, ce qui permet de re considérer le devenir de la STEP au vu de ces possibilités nouvelles s'offrant à la collectivité ; et c'est ainis que le projet passe de la réalisation d'une unité de cogénération à la constreuction d'une une unité d'épuration du biogaz et d'injection dans le réseau. Ouf! on a pu tirer son épinge du jeu. Il n'en demeure pas moins que ces brusques virages qui mettent à mal la réalisation de projets souvent longs à mâturer (ne serait ce qu'en raison du temps nécessaire pour l'obtenion des autorisations requises... ) sont on ne peut plus regrettables, qu'il s'agisse d'argent public ou de fonds investis par des opérateurs privés, tant il est vrai qu'élus et industriels doivent pouvoir bénéficier d'une certaine visibilité pour opérer et construire l'avenir...
In fine, l'industriel a injecté , non pas seulement du biométhane, mais 1,7 million d'euros dans une plate-forme de purification du biogaz, laquelle produira de quoi alimenter en gaz l'équivalent de 700 foyers, via un contrat d'exploitation signé pour 15 ans, l'injection du gaz dans les tuyaux permettrait, selon les estimations du moment, de générer un revenu de 90 000 euros par ans, pour la collectivité.