Biométhane : GrDF examine le potentiel de production
GrDF a récemment publié une étude concernant le biométhane de gazéification, réalisée en 2012 par le CRIGEN (Centre de Recherche et d’Innovation Gaz et Energies Nouvelles de GDF Suez. Son sujet : déterminer le potentiel de production de biométhane par des technologies dites de 2ème génération en France en vue de son injection dans le réseau de gaz naturel à l’horizon 2020 et 2050...
Le terme "biométhane" désigne la version renouvelable d'origine biologique du gaz naturel ; il est issu de l'épuration du biogaz (voir ici). En 2012, seule la filière de production de biogaz par méthanisation de déchets organiques suivie d’une mise aux spécifications du biométhane avant injection est fonctionnelle à l’échelle industrielle. Très complémentaire et visant une biomasse différente, de type lignocellulosique, la filière de production de biométhane de 2ème génération (2G) par gazéification et méthanation (voir ici) est encore au stade du pilote de R&D et son industrialisation est envisagée à l’horizon 2020.
Le potentiel biométhane 2G est estimé à partir de la source d’énergie primaire à la base de sa filière : la biomasse lignocellulosique (bois, pailles...). Il s’agit ensuite de déduire de l’intégralité de la ressource lignocellulosique existante la part qui n’est pas accessible ou qui est déjà valorisée, afin de ne considérer finalement que la ressource disponible pour de nouveaux usages, dont la production de biométhane 2G. "Une fois la ressource accessible pour la production de biométhane 2G obtenue, des scénarios technologiques sont appliqués afin d’estimer quantitativement le potentiel de biométhane qui peut être produit, puis enfin injecté", indique la synthèse de l'étude. Les biomasses dans le périmètre de l’étude sont : la biomasse forestière ; les produits connexes de scierie, les déchets en bois et les boues de papeterie ; les coproduits agricoles (pailles) ; les cultures énergétiques (méthodologie dédiée) ; les coproduits d’industries agroalimentaires.
Pour 2020, l’étude se borne à une extrapolation de la situation 2012 sur la disponibilité de la biomasse lignocellulosique. A l’horizon 2050, un exercice de prospective a été réalisé. 3 scénarios ont été construits, avec chacun des indicateurs tels que le taux de retour au sol pour les pailles et les menus bois, la surface disponible, prenant des valeurs différentes :
ST : un scénario tendanciel extrapolé de la situation actuelle ;
S2 : un scénario de développement durable de la biomasse énergie dans une optique de prise en compte de l’équilibre entre les usages et dans un contexte de sobriété énergétique ;
S3 : un scénario de développement fort de la biomasse énergie sans considération de durabilité à long terme.
Le potentiel technique de production de biométhane 2G, pour 2020 et 2050 varie de 100 à un maximum de 250 TWh/an selon le scénario envisagé (cultures énergétiques comprises). Ce potentiel est à comparer aux 400 TWh consommés en 2011 en gaz naturel sur le territoire français et confirme l’intérêt de la filière au regard des objectifs du Grenelle Environnement. L’étude montre également que ce potentiel significatif a pu être atteint en raison de la flexibilité des technologies et du rendement énergétique élevé dont bénéficie la filière (56% à 65% selon les configurations techniques), cette filière technologique bénéficiant tout particulièrement à un modèle économique décentralisé et très intégré localement. Enfin, les résultats mettent en évidence le fait qu’aux horizons 2020 et 2050, la ressource forestière constituera toujours la ressource de base pour les plans d’approvisionnement des unités de valorisation énergétique.
Pour consulter / télécharger l'intagralité de l'étude "Biométhane de gazéification - Evaluation du potentiel de production en France aux horizons 2020 et 2050", rendez-vous ici (format PDF ; 72 pages).