Biométhane : du marché... aux perspectives...

Le 01/05/2017 à 23:00  

Biométhane : du  marché... aux perspectives...

Biométhane Le Think Tank France Biométhane et SIA Partners, cabinet de consulting, spécialisé dans le domaine de l’énergie et partenaire de France Biométhane, a tout récemment publié le 2eme Observatoire dédié au biométhane, lequel fait état du marché et des perspectives du biométhane en France et en Europe.
 Lancé en avril 2016 à l’initiative de Cédric de Saint Jouan, le think tank France Biométhane, 1 er Observatoire indépendant dédié au biométhane, rassemblant désormais autour de lui plus de 200 sociétés expertes dans cette filière, vise à accélérer l'acceptation sociétale et l'image du biométhane. A présidence tournante d’une durée de 2 ans, Cédric de Saint Jouan en assure la première, Simon Clodic (Cryo Pur) est Secrétaire du think tank et Frédéric Flipo (Evergaz), trésorier.
Pour mémoire, Cédric de St Jouan est le fondateur et président de Vol-V : son expertise concerne les financements corporate de projets. Engagé au service des énergies renouvelables depuis plus de 20 ans, il fonde le groupe Vol-V et leur filiale solaire et biomasse. Le groupe, implanté dans plusieurs grandes villes en France, se positionne comme un producteur indépendant d’électricité et de gaz renouvelable qui développe, finance, construit et exploite des centrales éoliennes, des centrales solaires photovoltaïques et des usines de biométhane.

Ce deuxième observatoire montre qu’en 2016, l’injection de biométhane a atteint 215 Gwh, soit une hausse de 162 % (vs 2015). En mars 2017, la capacité de production a atteint, sur le territoire français 440 Gwh/an. En outre, 241 projets étaient inscrits en attente sur les réseaux GRDF et GRT Gaz représentant un potentiel de production annuelle de 5 Twh.
Il confirme par ailleurs, le décollage de ce nouveau marché : partie prenante de la transition énergétique, le biométhane ouvre de nouvelles voies pour la production de gaz en Europe. En France, l’injection de biométhane dans les réseaux connait, depuis 2014, une très forte dynamique. 9 nouveaux sites ont déjà été mis en service en 2016, et 3 depuis 2017, portant ainsi à 29 le nombre d’installations depuis 2011. Identifié comme un vecteur majeur de la transition énergétique en Europe et en France, le gouvernement a fixé un objectif de 10% de biométhane dans la consommation française de gaz naturel en 2030. En tant que carburant, le biométhane pourra bénéficier de l’essor du GNV, carburant qui dispose de nombreux atouts pour la lutte contre les particules fines : le gaz pourrait ainsi représenter 14% de l’énergie consommée dans les transports en 2030. Encore au stade de projet pilote, le biométhane 2eme génération, produit à partir de biomasse solide par gazéification, pourrait représenter 35% du gaz consommé en 2050.

Mais pour Cédric de Saint Jouan, « les chiffres de la croissance de la filière injection de biométhane ne doivent pas masquer le fait que son développement est encore très lent par rapport aux objectifs, et son financement est encore largement freiné par les réticences des banques face à des risques importants. Cette filière reste globalement soumise à des régimes d’autorisations complexes, concernant tant les autorisations d’exploiter que des contraintes liées à la valorisation du digestat. Le tarif d’obligation d’achat du gaz reste le socle du développement du biométhane en France, mais la durée du tarif fixée à 15 ans limite les banques dans leurs perspectives de rééchelonnement des prêts en cas de difficulté de  remboursement des installations. Pour rassurer les banques, il est nécessaire de prolonger ce tarif à 20 ans.
Malgré des modifications réglementaires récentes, avec notamment l’arrivée de l’autorisation environnementale, les réglementations restent extrêmement contraignantes. A titre d’exemple, la valorisation du digestat par plan d’épandage reste d’actualité pour les projets territoriaux, même si les intrants utilisés sont d’origine agricole ou agro-alimentaire. Par ailleurs, la durée des autorisations d’exploiter ICPE obtenues à ce jour sont caduques si l’unité n’a pas été mise en service dans un délai de 3 ans (contrairement aux centrales éoliennes ou solaires), ce qui, cumulé aux réticences des banques, fragilise la réalisation des installations
».

Le Think Tank France Biométhane a opéré avec Sia Partners , pour mener à bien ces travaux, Sia partners (700 consultants à ce jour, générant un CA de 115 millions d'euros) ayant été cofondé en 1999 par Matthieu Courtecuisse. Parmius les membres fondateurs, on citera Charlotte de Lorgeril,Thomas Samson, Philippe Chalmin, Denis Clodic, et Evergaz (ex Holding Verte), qui développe, investit et accompagne, depui 2008, avec 3 pôles d’expertise (bureau d’études,développeur de projet et investisseur-opérateur) les agriculteurs, les industriels et les collectivités dans le développement, le financement et l’exploitation d’unités de méthanisation territoriale.