Biomasse : le Japon n'est pas à la masse !...
L'Organisation japonaise pour le Développement des Energies Nouvelles et des Technologies Industrielles (NEDO) a publié en juin dernier un appel d'offre concernant le lancement d'un programme de recherche sur les carburants issus de la biomasse. Elle vient de dévoiler le nom des 5 entreprises retenues pour mener à bien 4 projets...
Petit rappel express pour les non-intiés : la biomasse est une source d'énergie à bilan carbone neutre, la quantité de CO2 dégagée lors de sa combustion équivalant à celle absorbée lors de la photosynthèse. Elle constitue donc une alternative aux énergies fossiles, tout en contribuant à contrôler les émissions de gaz à effet de serre (GES). Toutefois, les technologies actuelles ne permettent pas une grande diffusion de cette source d'énergie ; c'est pourquoi la NEDO a lancé un projet baptisé "Développement de technologies fondamentales pour la diffusion des énergies issues de la biomasse".
Ce programme, qui s'étalera de 2009 à 2011, doit permettre une diffusion massive de carburants issus de la biomasse dans la société japonaise entre 2015 et 2020. Il est doté d'un budget global de 600 millions de yen (soit plus de 4,5 millions d'euros). Il doit notamment permettre de lever les freins économiques et technologiques à la diffusion de biocarburants qui n'entrent pas en compétition avec la production agroalimentaire. Concrètement, ce programme se décline en 3 thèmes :
technologies de collecte, transport et prétraitement (concassage, broyage) de la biomasse ;
technologies fondamentales de fabrication de bioéthanol ;
technologies fondamentales de fabrication d'autres biocarburants.
Dans le cadre du premier thème, les compagnies Kitakawa Iron Works et Mitsubishi Chemical développeront des systèmes transportables de granulation qui permettront d'améliorer le transport et le stockage de la biomasse végétale. La firme Sumitomo Forestry développera quant à elle des machines pour récolter cette biomasse dans des forêts éloignées.
67% du territoire japonais est en effet recouvert par la forêt. Celle-ci est très peu exploitée, l'importation de bois depuis des pays comme l'Indonésie étant plus rentable. Développer de telles technologies permettrait de mettre en valeur une ressource jusque là peu exploitée, sur des terrains difficiles à cultiver (régions montagneuses).
Dans le cadre du deuxième thème, la société Nitto Denko s'est vue confier le développement d'un système de déshydratation d'éthanol cellulosique (fabriqué à partir de déchets agricoles ou d'arbres à croissance rapide) utilisant un module à membrane polymère. Ce procédé permettrait de réduire les coûts de la déshydratation de l'éthanol, étape indispensable dans la production du biocarburant, mais très gourmande en énergie.
Enfin, la société Mitsubishi Heavy Industries mènera un projet de "production de gaz raffiné par synthèse catalytique de carburant liquide".