Biomasse : le Fonds Chaleur enflamme la Seine-Maritime
La nouvelle est toute chaude : Philippe Van de Maele (Président de l’Ademe) et Alain Planchot (Président d’Idex Energies) ont inauguré il y a quelques jours, à Saint-Etienne du Rouvray (Seine-Maritime, 76), la première réalisation de chaufferie bois-biomasse financée par le Fonds Chaleur. Celle-ci est installée dans le quartier du Château Blanc, une zone construite dans les années 1960 et faisant l'objet d'un programme de renouvellement urbain...
L’Association Syndicale Libre du quartier du Château Blanc a confié à Idex Energies en 2008 la réalisation d'une chaufferie bois centralisée et la rénovation de son réseau de chaleur. Le quartier, construit dans les années 1960, était en effet confronté à la détérioration de son système de chauffage et de son réseau de chaleur en eau surchauffée, peu économiques et écologiques. La nouvelle chaudière biomasse permettra d’alimenter en chauffage et eau chaude les habitations collectives du Château Blanc, le Lycée Corbusier, l'Institut National des Sciences Appliquées et ses 365 logements étudiants, soit l'équivalent de 4 000 logements.
Le choix de l’énergie bois est tout d’abord le choix d’une énergie renouvelable (EnR), neutre du point de vue de l’augmentation de l’effet de serre. C’est aussi l’opportunité de doter ce quartier à forte vocation sociale d’une énergie dont le prix restera stable sur le long terme, grâce à un contrat d’approvisionnement en bois sur 24 ans, indexé sur des indices indépendants du prix des énergies fossiles. C’est enfin le choix d’une énergie locale, créatrice d’emploi pour le territoire. Le projet a ainsi déjà permis la création de 2 emplois pérennes pour l'exploitation et l'approvisionnement de la chaufferie (sans oublier les emplois au sein de la filière bois).
Au total, cette chaufferie produira plus de 3 200 TEP (Tonne Equivalent Pétrole) d’énergie à partir du bois, ce qui permettra d'éviter l'émission de 8 720 tonnes de CO2 par an. D’une puissance de 10 MW, elle consommera chaque année 17 000 tonnes de bois d'origine forestière et de bois en fin de vie en provenance exclusivement de Normandie. Afin d'optimiser les installations existantes, le projet prévoit de conserver, comme système d'appoint pour les périodes de grande consommation, la chaudière gaz naturel existante (8 MW) et d'introduire un générateur à brûleur mixte gaz / fioul domestique (10 MW). Enfin, des systèmes de traitement des fumées garantissent des niveaux d’émissions de poussières très faibles (moins de la moitié du niveau réglementaire d’émissions).
Financée à près de 50% par le Fonds Chaleur, la chaufferie biomasse du Château Blanc est une illustration concrète de cette mesure mise en place dans le cadre du Grenelle Environnement en novembre 2008 pour encourager les entreprises et collectivités à développer la production de chaleur à partir d'énergies renouvelables. Géré par l’Ademe, le Fonds Chaleur est doté d'une enveloppe de près d'un milliard d’euros pour la période 2009-2011. L'objectif est de permettre une production supplémentaire de 5,5 millions de TEP de chaleur renouvelable ou de récupération à l'horizon 2020. Des appels à projets sont lancés annuellement afin de soutenir les entreprises des secteurs agricole, industriel et tertiaire qui souhaitent mettre en oeuvre des installations assurant une production énergétique annuelle, à partir de biomasse, supérieure à 1 000 TEP. Les projets de production de chaleur à partir d'EnR portés par les collectivités et gestionnaires d'habitat collectif sont instruits directement, toute l'année, par les Directions régionales de l'Ademe, en lien avec les Régions.
En 2009, 168,5 millions d'euros ont été engagés dans le cadre du Fonds Chaleur. Les projets soutenus représentent une production de chaleur de plus de 200 000 TEP et permettront d’éviter 500 000 tonnes de CO2. Pour plus d'informations, rendez-vous ici.
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