Biomasse-énergie : les déchets de maïs raflent la mise
Limagrain et Dalkia ont inauguré fin juin la première installation de production de vapeur à partir de rafles de maïs en Europe. Le contrat confié à la filiale de filiale de Veolia Environnement et EDF comprend la conception, la réalisation et l'exploitation pendant 10 ans d'une chaufferie biomasse de 3,5 tonnes/heure. Les rafles, combustible principal, sont les co-produits du process de première transformation des maïs cultivés en Limagne par les adhérents-agriculteurs de la Coopérative Limagrain...
Ce projet représente un investissement de 2,4 millions d'euros porté par Limagrain. Il a bénéficié du soutien du Fonds Chaleur Renouvelable (Feder - Ademe), de la Région Auvergne et du Conseil Général du Puy-de-Dôme, pour un montant total de 960 000 euros.
En transformant en énergie chaque année près de 4 000 tonnes de rafles de maïs issues de son process de production de semences, Limagrain (sur le site de sa filiale Limagrain Céréales Ingrédients, située à Ennezat), limite fortement le recours au gaz et réduit son empreinte carbone de plus de 2 600 tonnes de CO2 par an. Ceci permet à Limagrain Céréales Ingrédients de maitriser sur son site la facture énergétique de son process de production de farines de maïs et de produits intermédiaires.
Plusieurs expérimentations ont été nécessaires pour évaluer la faisabilité de ce premier prototype en Europe. Les équipes R&D de Veolia Environnement, associées au fabricant de chaudières Compte-R, ont travaillé jusqu'à la maîtrise complète du cycle de combustion de cette nouvelle énergie et de son impact environnemental. La rafle de maïs bénéficie d'un pouvoir calorifique 2 fois supérieur à celui des plaquettes forestières et présente des caractéristiques bien spécifiques en matière de fusibilité.
Produite sur une période de 2 mois environ après la récolte du maïs en septembre-octobre, la rafle de maïs sera stockée sur site. Par ailleurs, Limagrain formalise sa démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et poursuit ses innovations pour fonctionner à terme en "cycle complet". Une réflexion est ainsi engagée sur l'épandage des cendres issues de la combustion des rafles.