Biomasse : cot cot codec!!!
Ce n’est pas du Coluche mais « C’est l’histoire d’un mec » … qui a mis au point une usine qui produit de l’énergie avec de la fiente de poulet. Véridique. Cela se passe aux Pays-Bas, un pays où l’on a pas coutume de plaisanter…
Il paraît que c’est la première centrale européenne de biomasse fonctionnant à partir de fiente de poulet ; et que c’est la plus grande au monde… Située au sud du pays, elle est entrée dans sa phase opérationnelle, et devrait permettre, à terme, d'alimenter environ 90 000 foyers en électricité. Coût de l’opération : 150 millions d'euros. Les pouvoirs publics ont mis la main au porte monnaie pour porter le projet : au total, il aura fallu dix ans pour le mener à bien, dont plus de deux ans pour contruire l'usine.
Cette centrale ultramoderne, basée à Moerdijk, a été inaugurée en ce début septembre et en grande pompe par les autorités... Elle aura une capacité de quelque 36,5 MW. Développée par le groupe énergétique néerlandais Delta, elle a été mise en oeuvre par un consortium qui regroupe Austrian Energy & Environment Group et l'allemand Siemens.
Gerda Verburg ministre de l'agriculture et de l'environnement se dit ravie : comme "l'oeuf de Colomb", l'usine collectera 440 000 tonnes de fiente par an (quand même!) provenant de 630 exploitations. Soixante semi-remorques l'alimenteront chaque jour. Le méthane que les fientes contiennent sera brûlé et les résidus seront convertis en engrais.
L'accord gouvernemental qui a été passé aux Pays-Bas il y a deux ans, prévoit de réduire d'un tiers (d'ici 2020), les proportions des émissions de gaz à effet de serre et d'utiliser 20 % d'énergie renouvelable. Simultanément, il est prévu une réduction de la consommation globale d'énergie de 2 % par an. L'industriel Delta a signé des accords avec une coopérative du secteur de la volaille, soucieuse de participer aux objectifs nationaux de production d'énergie renouvelable tout en offrant une nouvelle source de revenus à ses membres. Mais ce n'est pas le seul partenariat existant... Les autorités ont effectivement signé des conventions avec plusieurs secteurs, dont l'agroalimentaire. Ainsi, l''industrie de la volaille s'est engagée à reconvertir en énergie, d'ici à 2020, les deux tiers des fientes qu'elle collecte. C'est assurément une bonne chose : la production très intensive de viande telle qu'elle est pratiquée dans le plat pays n'a pas que des avantages (pour autant que l'on en trouve, si on est attaché à quelque notion de qualité). La viande y est chargée de toxines en raison du stress subi par les animaux ; ce mode de production génère inévitablement des quantités très importantes de déjections et autre slisiers sur des périmètres restreints, ce qui n'est pas sans inconvénients... Pour l'heure, tout le monde est content ! Voire optimiste!!! "Le dossier lisier donne encore souvent mal au crâne, mais des réalisations comme celle de Moerdijk indiquent qu'à terme le dossier pourrait être source de fierté", a déclaré la ministre.