Biogaz : Séchilienne-Sidec rachète Methaneo
Un spécialiste français de l’énergie produite par les végétaux, Méthaneo, qui pratique la biométhanisation, a récemment été racheté par Séchilienne-Sidec, producteur d’électricité à partir de la biomasse spécialisé dans la bagasse. Le "développeur" inaugurera début 2013, une unité de production dans les Deux-Sèvres...
Sans faire dans le terre à terre, les sous-produits (fumiers, lisiers…) apportés par les agriculteurs seront «méthanisés» afin de produire du biogaz, qui sera ensuite valorisé, en cogénération, sous forme de chaleur pour une usine proche et sous forme d’électricité revendue au réseau.
Le portefeuille de Methaneo comporte une vingtaine de projets similaires, dans lesquels Séchilienne-Sidec prévoit d’investir entre 120 et 150 millions d’euros au cours des années qui viennent. La fourchette haute d’un site s’élève à 2 mégawatts... «Tout reste à faire dans ce secteur, mais l’Allemagne nous donne un bon exemple: elle dispose déjà de 7000 installations pour un parc de 3000 MW, soit l’équivalent de deux réacteurs nucléaires», a exprimé Jacques Petry, le patron de Séchilienne-Sidec.
Grâce aux résidus de canne à sucre, alias la bagasse, l’entreprise est déjà très active outre-mer, avec 60 % de l’électricité produite à la Réunion et un tiers à la Guadeloupe. «Methaneo va nous aider à faire de la biométhanisation un autre cœur de métier. Nous allons nous appuyer sur leurs compétences»...
Le président de Méthanéo, Yann Mercier, a quant à lui insisté sur l’aspect très capitalistique de cette activité, d'où « l’importance d’avoir trouvé un partenaire suffisamment important pour appuyer l’effort financier et suffisamment agile pour accompagner une branche qui démarre tout juste». Et de rappeler les objectifs du Grenelle de l’environnement (624 MW de biométhanisation d’ici à 2020) et le soutien conjoint des pouvoirs publics et des agriculteurs, «qui trouvent là un bon débouché pour rentabiliser leurs déchets». Et pour les odeurs, toujours soyrces de polémiques avec les riverains, le patron rassure : les installations sont closes, ce qui fournit la parade.
Le biogaz bénéficie est racheté entre 150 et 170 euros le MWh, des «tarifs déjà réévalués l’année dernière... Mais... un cran de plus ne serait pas superflu pour soutenir la filière», suggère Sébastien Couzy, directeur associé chez Methaneo...