Biogaz: le CVO de Sedequin alimentera le réseau gaz de France
La bataille administrative aura pratiquement duré trois ans. Depuis le 21 septembre, le CVO de Sedequin, propriété de LMCU, était enfin opérationnel pour fournir à une centaine de bus de Transpole du biogaz issu des déchets. Mais les intérêts financiers primeront. En effet, une autre solution plus avantageuse est apparue entre-temps. Le 2 juillet, la loi Grenelle 2 a été adoptée et elle permet aux centre de valorisation organiques de vendre leur biogaz, notamment aux réseaux GRDF. Le vice-président chargé de l'écologie urbaine de la communauté urbaine de Lille (LMCU), Damien Castelain, explique la situation "Nous disposons désormais de deux solutions techniques: alimenter les bus ou fournir GRDF en injection directe dans le réseau grâce à un second tuyau".
Mais les intérêts financiers semblent avoir pris le dessus. En effet, à partir du début de l'année 2011, date à laquelle le décret d'application devrait sortir, le prix de vente du biogaz passera de 0,25 centimes à 0,50 centimes par Gaz de France. Ce qui constitue une bonification non négligeable. M. Castelain rajoute "Ce tarif va permettre de rapporter deux millions d'euros par an au lieu d'un million avec Transpole". Voilà qui a le mérite d'être clair. Par ailleurs, avec une montée en puissance programmée, le coût d'exploitation du site Sedequin doit passer de 5 à 6 millions d'euros. Il va désormais traiter 108 000 tonnes de déchets annuels afin de produire 15 000 tonnes de compost de qualité. Même si le projet des bus Transpole est tombé à l'eau, le biogaz de Sedequin pourrait prochainement servir à faire rouler les voitures. Des accords avec les groupes PSA et Mercedes sont déjà à l'étude.
Malheureusement, tous les problèmes sont encore loin d'être résolus avec la production du biogaz. Celui qui arrive en tête est bien entendu celui non résolu des odeurs. Des riverains s'en plaignent de plus en plus ces derniers jours alors que de nouveaux travaux devraient commencer prochainement. Il n'en reste pas moins que la communauté urbaine de Lille Métropole devient le premier site en France à produire, transporter et injecter dans un réseau de distribution son propre biogaz. On peut se dire que ce n'est que le début de l'aventure biogaz pour Lille et que le biogaz pourra être utilisé le plus largement possible.
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