Biogaz : des pistes pour optimiser la méthanisation
Energie renouvelable, le biogaz est un sujet au coeur des réflexions et des axes de construction du nouveau mix énergétique visé par le Paquet Energie-Climat européen. Une ressource d’autant plus intéressante qu’elle contribue au passage à la valorisation des boues issues des stations d’épuration et des déchets organiques par méthanisation. Dans le dernier numéro de son magazine institutionnel, Suez Environnement fait le point sur les travaux du Groupe en la matière...
"Nous avons la ressource pour produire du biogaz et nous visons l’autosuffisance énergétique sur les sites que nous exploitons pour nos clients, en particulier les stations d’épuration", explique Patricia Camacho, responsable du programme Biogas, au CIRSEE (Centre International de Recherche sur l’Eau et l’Environnement), le Centre de recherche de Suez Environnement. "Nous devons donc pouvoir déterminer la quantité et la qualité du biogaz que nous pouvons produire par méthanisation, en fonction de la matière première dont nous disposons".
Le programme Biogas a pour objectif d’approfondir l’expertise du Groupe sur le sujet par le développement de bases de données et d’outils d’expertises apportant une aide opérationnelle aux sites d’exploitation, permettant ainsi aux business units de sélectionner les meilleurs scénarios pour la production de produits à valoriser sous forme de matière et d’énergie en prenant en compte les contraintes économiques, environnementales et sociales. Ce programme est soutenu par la mise en place de 2 modules expérimentaux.
"Une zone spécifique a été installée au CIRSEE avec des outils de caractérisation physico-chimique et biologique des matières organiques et d’analyse des biogaz", indique Mme Camacho. "Nous y menons des expériences en 'batch' (volume maximal et constant 1L) , pour une estimation comparative du potentiel de biogaz entre différents substrats et un pré-screening des mixtures pertinentes ; et des expériences en semi-continu (volume maximal 10L). Là, nous alimentons 3 à 4 fois par semaine ces réacteurs pour être plus proches d’un processus industriel (alimentation en continu). Cela nous permet de tester différents mélanges de matières organiques et de mieux comprendre le comportement biologique et la cinétique de transformation, éléments importants en vue d’une exploitation industrielle. Les domaines de la digestion anaérobie mésophile (37°C) et thermophile (55°C) peuvent être couverts. La plate-forme est utilisée par une dizaine de chercheurs, qui nous permettent d’enrichir nos bases de données, socle de notre expertise que nous partageons avec les business units et les autres centres de recherche du Groupe".
Le deuxième dispositif est un module mobile composé de 2 lignes en parallèle, soit 2 cuves d’alimentation reliées à 2 digesteurs d’une capacité de 2,5 m3, et du matériel de laboratoire d’analyses. "Ce système nous permet de réaliser des expériences à 37°C ou 55°C dans des conditions proches du terrain, mais sans incidence sur le fonctionnement du site. Il permet des études de faisabilité et/ou d’optimisation de méthanisation spécifique", précise Patricia Camacho. Ce programme se poursuivra jusqu’en 2012 et sera prolongé par d’autres projets, qui se déploieront selon 4 axes : ressource, production, traitement du biogaz avant utilisation et valorisation énergétique.
En rapport avec le sujet, nous vous renvoyons à la lecture de notre article : Energie : quelles perspectives d'évolution pour le biogaz ?.