A l’occasion du Colloque National Biomasse, qui a accueilli près de 200 participants début juillet à Paris, les acteurs des différentes filières des bioénergies ont fait le point sur le développement et les attentes du secteur. Si les lignes bougent, à la satisfaction de l’ensemble des professionnels réunis, ceux-ci insistent néanmoins sur l’importance de concrétiser rapidement les actions engagées pour faciliter le développement des bioénergies sur le territoire et à l’export...
Lors de la table ronde "Bois énergie, secteurs collectif, tertiaire et industriel", les professionnels ont exprimé leur satisfaction de voir que leur proposition de consacrer une part du Fonds Chaleur à la mobilisation de la ressource a été prise en compte et mise en œuvre rapidement à travers l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) Dynamic Bois 2015 lancé en mars et qui a été clôturé pour sa première phase le 30 avril avec une grande majorité de dossiers de qualité (voir notre article). Les dossiers retenus devront apporter des compléments d'ici fin août et les résultats seront publiés par l’Ademe en septembre ou début octobre 2015.
Rappelant que l’une des caractéristiques de la forêt française (3ème forêt d’Europe) est son morcellement, 75% des surfaces appartenant à 3,5 millions de propriétaires, les acteurs ont insisté sur l’importance de mettre en œuvre les outils pour une meilleure mobilisation de la ressource (forestière et agricole) dans des conditions durables. Concernant plus spécifiquement la cogénération biomasse, il a été rappelé que les mécanismes ne sont pas adaptés : les tarifs d’achat sont insuffisants et l’Etat n’a fait aucun appel d’offres depuis 2010. A l’occasion du colloque, la DGEC (Direction Générale de l'Energie et du Climat) a annoncé le lancement en octobre d’un appel d’offres pour les installations de production d’électricité à partir de biomasse solide ou de biogaz. La profession souhaite qu’un suivant soit lancé dès 2016.
"La loi de transition énergétique pour la croissance verte va porter la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale brute à 32% en 2030, répartie ainsi : 40% de la production d’électricité ; 38% de la consommation finale de chaleur ; 15 % de la consommation finale de carburants ; 10% de la consommation de gaz. Les bioénergies sont capables d’apporter leur contribution dans chaque secteur tout en participant au développement de territoires à énergie positive et à la création d’emplois locaux. Si les premières mesures prises par le Gouvernement pour favoriser leur déploiement sont très positives, il faut amplifier les soutiens, en particulier pour la filière du biogaz, dont la structuration est aujourd’hui décisive pour que cette énergie joue pleinement son rôle dans la transition énergétique", déclarent Jean-Louis Bal, Président du SER (Syndicat des Energies Renouvelables) et Cyril Le Picard, Président de SER FBE (France Biomasse Energie) et Vice-Président du SER.