
Alors que l’approche classique, très développée et répandue, de la conversion de la biomasse en gaz implique, pour produire du biogaz, la fermentation de déchets organiques au moyen de la méthanisation, une nouvelle approche de conversion (actuellement en phase de démonstration) consiste à gazéifier la biomasse sèche, comme les déchets ligneux, la paille et les résidus secs issus des forêts, de l’agriculture et de l’industrie papetière. Son potentiel technique pour les pays européens (UE-27) est de 880 TWh/an et, comme pour toute nouvelle voie technologique, reposera sur le développement d’un nouveau groupe d’acteurs industriels dédiés à la conversion biomasse sèche-gaz…




"Nous investissons dans de nouvelles technologies afin d’alimenter le marché en biogaz produit localement dans de petites unités à partir de résidus secs tels que le bois. Contrairement à la biomasse humide, ces résidus ne se dégradent pas d’eux-mêmes et de manière naturelle dans un méthaniseur : des technologies spécifiques, basées sur la gazéification, sont nécessaires pour produire du biogaz et répondre à divers besoins tels que la mobilité verte, le chauffage, les processus industriels, etc., dans le but d’assurer la transition énergétique", explique Thierry Lepercq, Directeur Général Adjoint en charge de l’Innovation, de la Recherche et de la Technologie chez Engie.
Pour assurer sa présence dans cette nouvelle voie technologique, Engie a déjà lancé Gaya, projet R&D de démonstration de la conversion biomasse sèche-gaz, déployé en 2010 en France avec 10 autres partenaires, chacun offrant sa propre expertise de calibre mondial (voir notre article). Pour un investissement total de 60 millions d’euros (dont 18,7 millions d’aides de l’Ademe, dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir), cette plateforme de R&D (construite au sud de Lyon et opérationnelle mi-2017) servira à tester la production de biogaz par gazéification à l’échelle pré-industrielle. L’objectif est de développer de petits réacteurs modulaires capables, grâce à une conception adaptée du réacteur de gazéification (lit fluidisé circulant), d’accueillir une charge variable de biomasse.
