Bioénergie : quand le bois remplace le charbon...
Mélanger la biomasse au charbon, pour une combustion mixte dans les centrales déjà existantes et fonctionnant actuellement au charbon : voilà une solution qui permettrait d'augmenter la part des bioénergies en Europe. Ces conclusions ont été récemment dévoilées par des chercheurs de l'université technologique Chalmers (à Göteborg, en Suède) et rentrent parfaitement dans le cadre des objectifs fixés par l'Union européenne en ce qui concerne l'utilisation des énergies renouvelables (EnR)...
En remplaçant partiellement le charbon brûlé dans les centrales par du combustible bois ("co-firing"), les centrales existantes peuvent, sans investissement lourd, réduire leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) et produire de l'électricité considérée comme partiellement renouvelable.
Plus précisément, l'étude porte sur la faisabilité de cette technique en considérant la situation actuelle (centrales thermiques existantes, ressources de biomasse...) dans l'UE : l'utilisation potentielle de cette technique de mélange a ainsi pu être établie. Une limite de cette technique est, entre autres, le pourcentage de biomasse que peuvent accepter les centrales actuelles d'un point de vue technique. Le résultat diffère beaucoup d'un Etat membre à l'autre, essentiellement en fonction de la part actuelle du charbon dans la production d'électricité. La Pologne ou l'Allemagne, par exemple, ont beaucoup à gagner en développant cette pratique, pour atteindre les objectifs fixés par l'Union pour la production d'électricité renouvelable.
D'après l'équipe de chercheurs, le mélange de biomasse dans les centrales à charbon pourrait représenter de 50 à 90 TWh par an, soit un quart de l'effort requis par l'UE pour 2010, et serait même suffisant pour certains pays. Ils reconnaissent qu'il est peu probable que cette technique soit généralisée aussi rapidement, mais affirment qu'elle peut jouer un rôle clé pour atteindre les objectifs à court terme de l'Union pour 2020.
Il ne serait pas non plus nécessaire, toujours selon cette étude, de favoriser une production domestique de biomasse. Presque la moitié des installations actuelles produisant de l'électricité à partir de charbon se situent à proximité des côtes ou des grands axes de communications fluviales, ce qui permet d'importer facilement la biomasse nécessaire. En Suède par exemple, les opportunités sont limitées, puisque le charbon est peu utilisé, mais les possibilités d'exportation sont importantes.