Biodéchets et compostage : Chambéry vise les sommets
Mise en place de la redevance spéciale pour les gros producteurs de déchets, diffusion de l’autocollant Stop-pub, promotion du compostage, sensibilisation à l’éco-consommation… : depuis les années 2000, Chambéry métropole est engagée dans des actions de prévention pour réduire la production de déchets à la source. Aujourd'hui, la communauté d’agglomération poursuit cette politique en s’engageant avec l'Ademe dans un programme local de prévention des déchets ambitieux pour les 5 prochaines années. Objectif : réduire leur production (collectes des ordures ménagères résiduelles, des emballages recyclables, déchets verts) d’au moins 7% à l’horizon 2014...
Chambéry métropole fait partie des 10 premières collectivités Rhône-alpines retenues par l’Ademe qui pourront bénéficier d’une aide financière annuelle dans le cadre de la mise en place d’un programme local de prévention des déchets. En fonction des performances et des résultats, le contrat devrait permettre un financement de 700 000 euros sur 5 ans (hors aides Conseil général de la Savoie).
Dans le cadre de ce contrat, la communauté d’agglomération continuera à mener des actions pratiques et concrètes permettant de pérenniser et amplifier la baisse de la production de déchets des ménages observée ces dernières années (-3,3% sur 5 ans, de 2004 à 2008). Il est notamment prévu de développer les actions de sensibilisation à la prévention des déchets en direction des élus des communes de l’agglomération, des redevables (professionnels soumis à la redevance spéciale) et du grand public.
Pour répondre à l’enjeu de réduction rapide et importante des déchets, la collectivité centrera ses efforts en 2010 sur les biodéchets (de cuisine, de jardin et d’espaces verts), également appelés déchets fermentescibles. Ces derniers représentent près du tiers des ordures ménagères des poubelles (destinées à l’incinération) et près du tiers des apports en déchèterie de l’agglomération. Un gisement important sur lequel il est possible d’agir en incitant habitants et professionnels à gérer leurs déchets organiques à proximité de chez eux, au lieu de les envoyer à la déchèterie, à la plateforme de compostage ou à l’incinération.
Le compostage ne dépend pas d’équipements particuliers mais essentiellement d’un savoir-faire. Le développement de la filière dépend donc de la capacité de la collectivité à transmettre durablement ce savoir-faire et à impulser une dynamique territoriale avec les habitants et les acteurs locaux, pour gérer autrement les biodéchets. Outre la pratique du compostage, il s’agit d’intervenir sur les sources même de la production des déchets verts, en incitant les jardineries (conseil, ventes) et usagers à planter des espèces à croissance lente et adaptées au territoire, mais également à inciter les services espaces verts des communes ainsi que les professionnels de l’espace vert à autogérer sur site les déchets produits.
Plus précisément, les 6 grands axes de travail retenus pour l’année 2010 sont les suivants :
poursuivre l’installation de composteurs collectifs en pied d’immeubles (une vingtaine d’immeubles ont fait une demande) ;
lancer le compostage dans 2 établissements scolaires pilotes (collèges de Boigne à La Motte-Servolex, et Côte-Rousse dans le quartier des Hauts-de-Chambéry) ;
poursuivre le développement du réseau des guides composteurs (7 nouvelles formations d’une journée) ;
lancer une opération test de mise à disposition de broyeurs aux particuliers (broyeurs achetés par Chambéry métropole et mis en dépôt dans une commune test qui gère elle-même le prêt aux particuliers) ;
travailler avec les entreprises du paysage et les services espace vert (partage d’expériences, gestion sur site des déchets verts par broyage…) ;
poursuivre la sensibilisation du grand public (ateliers pratiques, séances publiques, informations…).
Objectifs poursuivis : favoriser tous les modes de gestion domestique des déchets fermentescibles (compostage, paillage, nourriture des animaux…), valoriser les pratiques existantes (compostage en tas, paillage…) et toucher l’ensemble des publics présents sur l’agglomération (particuliers en pavillon ou immeuble, centres urbains, établissements scolaires, crêches, maisons de retraites, restauration, services espaces verts des communes, paysagistes…). Chambéry Métropole espère atteindre le chiffre de 5 800 nouveaux foyers pratiquant le compostage sous 5 ans (domestique ou semi-collectif), soit 40% de la population visée par l’opération soit 17 800 foyers.
Il est à noter qu’une meilleure maîtrise des biodéchets permettra également de désengorger les déchèteries dont les apports en déchets verts ne cessent d’augmenter (plus du tiers des apports) et de mieux maîtriser les processus de compostage sur la plate-forme de compostage de Champlat à Chambéry-le-Vieux qui atteint également les limites de ses capacités de traitement.