Biocarburant : un recyclage bien huilé au Portugal...
La législation européenne exige des entreprises de restauration et des entreprises commerciales qu’elles se débarrassent de leurs huiles de cuisine usagées dans certaines conditions. Problème : ces exigences ne s’appliquent pas aux ménages et les huiles usées que ceux-ci produisent sont une source de déchets de plus en plus importante en Europe. Dans le dernier numéro de son magazine, la Direction générale de l'environnement de la Commission européenne nous informe que la municipalité portugaise d’Oeiras (près de Lisbonne) a reçu le soutien du programme LIFE pour en faire un meilleur usage en les transformant en biocarburant pour ses véhicules administratifs...
Pour recueillir les huiles, des conteneurs spéciaux ont été placés à 20 endroits différents dans des zones résidentielles de la commune. Chaque conteneur contient un micro-ordinateur intégré qui mesure les quantités recueillies et informe les autorités du moment où il faut le vider. Les fonds LIFE ont également permis de créer un prototype de centre de conversion d’huiles usées en biocarburant par un processus à chaleur intense qui donne à la viscosité de l’huile une structure similaire à celle du gasoil fossile. En effet, arriver à la bon niveau de viscosité est essentiel pour une bonne combustion du carburant et pour ne pas endommager le moteur du véhicule à cause d'une trop grande quantité de résidus carboniques.
En juin 2009, le projet avait recueilli plus de 11 tonnes d’huiles de cuisine et permis de fortement réduire le niveau de concentration d’huiles, graisses et hydrocarbures dans l’usine de traitement des eaux usées de la commune. 4 000 euros ont ainsi pu être économisés sur les frais de maintenance du système local d’assainissement. Bien que le projet soit terminé, le programme se poursuit et la municipalité recueille actuellement environ 14 tonnes d’huile par mois.
Ce carburant écologique a entraîné d’importantes réductions de dioxyde de carbone : la baisse des émissions de CO2 est estimée à -15% et celle des hydrocarbures à près de -20%. Les émissions de dioxyde de soufre de la commune ont également baissé puisque le biocarburant ne contient pas de soufre. Le projet a attiré l’attention d’autres autorités locales : au moins 11 autres municipalités portugaises ont passé commande de ces conteneurs de haute technologie et mis en place des programmes de collecte volontaire dans les zones résidentielles. Un partenaire de ce projet prévoit maintenant d’introduire ce biocarburant dans un cinquième de sa flotte de transport pour réduire son empreinte carbone d’ici à 2020.
Pour plus d'informations sur ce projet novateur, rendez-vous ici (en anglais).
source et crédits photo : Commission européenne