Biocarburant : un petit nouveau est mis sur les rails
Les biocarburants synthétiques constituent une alternative à ceux produits à partir de cultures alimentaires : ils appartiennent à la seconde génération de biocarburants. Une des technologies possibles pour parvenir aux objectifs climatiques s'agissant du trafic routier, est le BtL (Biomass to Liquid) : une façon de faire qui promeut des biocarburants émettant jusqu’à 90% de moins de CO2 que le gazole classique, qui génère un meilleur rendement que les combustibles fossiles conventionnels sans pour autant entrer en concurrence avec la production alimentaire...
La société Choren Industries a récemment terminé la construction de la première usine de production de BtL au monde, en Allemagne. D’ici quelques mois, celle-ci produira quelque 18 millions de litres de biocarburant synthétique. La transformation de la biomasse solide en carburant liquide se fait en 3 étapes : la gazéification (à l’aide du procédé Carbo-V, propre à la société - voir plus bas), le traitement du gaz et, pour finir, la synthèse Fischer-Tropsch.
Le BtL émet un taux très inférieur de monoxyde de carbone et d’hydrocarbures (ainsi que d’oxyde d’azote et de particules) ; en outre, il est pratiquement exempt d’aromatiques et de soufre, tout en offrant aux moteurs une combustion optimale. Au final, c'est un carburant de synthèse pouvant être utilisé, en proportions minimales de mélange, dans n’importe quel moteur diesel actuel ou futur, sans qu’aucune modification de celui-ci soit nécessaire.
Les déchets forestiers, le bois à croissance rapide et les résidus de l'agriculture tels que la paille, peuvent être utilisés comme biomasse à des fins de production. Cela signifie que le processus de fabrication du BtL n’entre pas en concurrence avec la production alimentaire. Les biocarburants BtL ont également un haut rendement, 3 fois supérieur à celui du biodiesel produit à partir du colza, par exemple.
La société travaille également à la mise sur pied de la première usine de BtL à l’échelle industrielle, d'une production annuelle de 270 millions de litres de carburant biosynthétique. Toutefois, la politique législative industrielle à moyen terme doit être adaptée. Le cadre législatif européen créé pour la première génération de biocarburants n’a en effet été défini que jusqu’à 2015, ce qui ne permet pas aux investisseurs de planifier la construction de la première usine à l’échelle industrielle avec des garanties complètes.
Choren est l’un des leaders mondiaux dans le domaine de la gazéification de biomasse solide et de matières premières à base de résidus de pétrole. La technologie utiliséee par la société est le procédé breveté Carbo-V, qui permet la production de gaz combustible synthétique sans goudron, ouvrant ainsi la voie à une avancée considérable dans la transformation de la biomasse en énergie. Choren produit également le SunDiesel, qui produit jusqu’à 40% d’émissions nocives et de polluants en moins.
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Biocarburants 2ème génération : l'Allemagne appuie sur l'accélérateur.