Bientôt du biogaz dans les tuyaux…
Le dossier biogaz avance : il serait en effet question de pouvoir en injecter prochainement dans le réseau. Ce qui permet le coup de pouce est sans conteste l’avis négatif formulé par l’Afsset quant aux risques sanitaires éventuels… restent à définir le coût du gaz et le mode opératoire admissible pour ces injections de biogaz épuré…
Ouf : il n'y aurait aucun risque sanitaire associé à l’injection de biogaz épuré dans le réseau de gaz naturel. C'est ce que conclut l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset), saisie en septembre 2006 par les ministères chargés de la santé, de l’écologie et de l’énergie afin d’évaluer les risques liés à l’utilisation, par les usagers, de biogaz à leur domicile, dans osn document daté du 29 octobre. On rappelera pour mémoire que la directive européenne 2003/55/CE concernant des règles communes pour le marché intérieur du gaz naturel autorise l’injection de gaz autre que naturel dans les réseaux de distribution. Mais en France, le décret n° 2004-555 du 15 juin 2004 relatif aux prescriptions techniques applicables aux canalisations et raccordements des installations de transport, de distribution et de stockage de gaz prévoit, entre autres, une expertise sanitaire pour le consommateur de l’injection d’un tel gaz.
Composé à plus de 95% de méthane, le biogaz épuré (seul à répondre aux spécifications de GDF) est issu de la dégradation, en l’absence d’oxygène, de déchets organiques non dangereux.
Deux scénarios ont été retenus pour évaluer les risques encourus par personne exposée au biogaz:
« la libération, pendant 5 secondes, d’un gaz issu à 100% de déchets organiques avant sa combustion;
l’exposition aux résidus de combustion du biogaz» à raison de 2 heures par jour, décrit Christophe Rousselle, chef de l’unité toxicologie de l’Afsset.
En l’absence de données suffisantes, l’existence d’un risque sanitaire n’a pas été écartée pour les déchets industriels et les boues de stations d’épuration. Un manque, selon José Cambou, pilote du réseau Santé-environnement de FNE, pour qui le «gisement de ces boues est beaucoup plus important que celui des installations d’élimination de déchets non dangereux». C'est précisément l’argument sanitaire qui bloque l’injection de biogaz dans le réseau français depuis 10 ans, alors qu’il n’a pas été soulevé dans d’autres pays de l’UE. Vous avez dit "Union"??? C'est à n'en point douter un cas de plus de manque d'harmonisation...
Christian Couturier, responsable du pôle Déchets et énergie de l’association Solagro, met l'accent sur deux questions qui restent pour l'heure sans réponse. «Dans quelles conditions GDF, qui gère le réseau de distribution du gaz naturel, va-t-il s’occuper de l’injection dans le réseau? Et à qui vendre ce biogaz»? Il est d'avis de créer un tarif d’achat pour le biogaz, du même ordre que celui de l’électricité renouvelable et financé par la charge de service public de l’électricité qui pourrait varier entre 50 et 100 euros par MWh. Et aussi, à court terme, de metre en place un système de certificat vert, pour que les collectivités puissent réclamer aux gaziers un petit peu de biogaz...