Bercy honore le traitement des déchets
Il y a tout juste une semaine, le ministère est resté ouvert… Quelques personnes, officielles et collaborateurs anonymes se sont rendues à Bercy pour honorer Joël Séché qui recevait des mains de Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat charge de l’Emploi, les Insignes d’Officier de la Légion d’Honneur…
Jean-Louis Borloo, retenu à Copenhague (et oui, le patron de Séché Environnement et Président exécutif de Saur, a reçu les honneurs le jour de l’ouverture du sommet dédié au climat) a séché l'invitation de Joël : absent, il n’a pu saluer celui qui non seulement a créé son entreprise, puis développé les emplois verts tout en faisant face, au cours de ces dernières années, aux deux grands que sont Veolia et Sita…
Le personnage est atypique : il n’a fait ni l’ENA, ni l’ESSEC, ni Polytechniques ...
En 1976, armé d’une capacité en transport, il monte Séché Transport...
Puis deux décès le frappent au cœur : celui de son père et celui de son frère, Jean-Luc.
Il reprend le flambeau et la culture des graines qui ont été plantées par son père au moment ou presque, où la mairie de Laval connaît des problèmes de déchets, tandis que le métier connaît une mauvaise image.
Alors, Joël Séché mise sur une sorte de révolution qui consistera à miser sur la transparence, la pédagogie (le déchet n’est pas dangereux quand il est bien traité), sur la traçabilité et ce après être allé en Allemagne et en Suède, pour rapporter les bonnes pratiques…
Aujourd’hui, le site reçoit environ 5 000 élèves par an, étant entendu qu’il est des élèves qu’on n'oublie pas : il paraît, en effet, que Jacques Chirac lui-même, aurait pris sur le site de Joël Séché sa première leçon d’écologie…
A force d’opiniâtreté discrète, il a gagné son pari…
C’est là qu’il entre dans la flibuste du grand monde de la bourse… De 2001 à 2008, il se positionne sur des grands noms comme Tredi ou la Saur (beaucoup plus grosse que Séché Environnement)… avec à la clé, 13 000 salariés et 1,5 milliards d’euros de CA…
En clair et en quelques années, il a commencé avec un camion et un chauffeur ; il est aujourd’hui le numéro 3 dans son domaine en France, avec toujours, la pédagogie et le dialogue…
Aujourd’hui, Joël Séché s’attaque à un nouveau domaine de compétence : celui des énergies à partir de gaz de décharge. Et puis à un éco carburant à base d’algues dont on a d’ailleurs inauguré le site pilote cet été…
« Joël Séché croit que la force est dans la croissance. Plus vite que les autres et même avant le Medef, il a cru dans le déchet dangereux. C’est vrai qu’il n’y a pas de grande réussite sans visionnaire (…) comme il est tout aussi vrai qu’un développement industriel passe par la réussite humaine, celle des équipes qui constituent l’entreprise...
Joël Séché, est pavé d’honnêteté et d’humanisme : il ne croit pas au développement sans développement social. Je conclurai en affirmant qu’il fait partie de ces patrons qui honorent la République », affirme Laurent Wauquiez avant de céder la parole à l’Homme de la soirée…
« C’est un grand moment d’émotion pour moi, vous l'imaginez bien, aussi bien dans ma vie de chef d’entreprise que dans ma vie de citoyen. Les premiers remerciements vont à mon personnel. J’aime à insister sur les évidences : une entreprise, c’est tout sauf de l’individuel...
Cette décoration revient de droit à l’entreprise, une organisation à part entière. Pour prospérer et se développer, une entreprise doit donner à tous, le respect, la qualification des perspectives, de la confiance, le savoir-faire, les qualités de services, une engament éthique et pas seulement contractuel».
La « méritocratie » est donc sa profession de foi. Il investit pour la vie et par l’homme. « Je ne gère pas de la nuisance en pratiquant le traitement des déchets dangereux et/ou toxiques mais produit du bien être. On ne va pas bien parce que la planète est malade ! Je crois en la croissance dans le respect de l’être humain », conclut Joël Séché, un Monsieur, à n'en pas douter...