Belle Ile en Mer : une démarche exemplaire
Réduire les déchets générés par la distribution peut sembler facile à faire. Sauf que les vieilles habitudes ont parfois la peau dure. C’est sans compter la volonté de Stéphane Bargain, qui dirige le supermarché Casino du Palais depuis 2012 : il y a reproduit ce qu’il a mis en œuvre dans une vie passée, alors qu’il dirigeait un autre magasin de la même enseigne, ailleurs en Bretagne, à Ploemeur, dépendant de Lorient Agglomération…
Importer de meilleures pratiques afin de limiter les tonnages de déchets et surtout d’en faciliter le recyclage malgré le handicap constitué par l’insularité et la saisonnalité propre aux zones touristiques est le défi que Stéphane Bargain dirigeant du supermarché Casino du Palais a souhaité relever, s’inspirant pour ce faire, de la politique dynamique mise en œuvre par Cap l'Orient sur son territoire, alors qu'il dirigeait le supermarché de Ploemeur, l'une des communes de l'agglomération lorientaise…
Lorsqu’il prend ses nouvelles fonction, à la fin du printemps 2012, « les produits périmés, alias des biodéchets, et le polystyrène étaient jetés dans les mêmes bacs, ce qui, en haute saison correspondait à environ 6 bacs par jour. D’où une recherche de solution adoptée au contexte local ». Désormais, les produits frais tels que les fruits et légumes abîmés, et d’une manière générale les produits frais non emballés, sont transférés à une société installée en Loire-Atlantique, spécialisée dans la production de substrats protéiques à base de matière d'origine animale. « Les produits sont ensuite utilisés comme fertilisants ou dans l'alimentation pour l'aquaculture ».
Les fruits et légumes encore comestibles, mais non vendables, sont distribués aux agriculteurs de l’île, tandis que les invendus du rayon boulangerie-pâtisserie invendus en fin de journée, sont tout simplement donnés aux clients et que certains produits frais emballés bénéficient aux Restos du coeur, deux fois par semaine.
Dès la fin mars, le polystyrène, comme les cartons seront broyés sur place. « C’est ainsi que nous sommes peu à peu passés de 6 bacs par jour à 4, mon objectif étant de parvenir à deux bacs quotidiens, pendant la saison touristique. D’ici peu, la société Saria viendra former les équipes travaillant dans l’établissement commercial, aux bonnes pratiques en matière de traitement des déchets », indique le dirigeant qui ne compte pas en rester là : la prochaine étape consistera à diminuer le nombre d’emballages à la source, avec à la clé, davantage de ventes en vrac et la possibilité de déposer des emballages dans un conteneur spécifique, en sortie de supermarché...
Cette démarche, rendue plus délicate à mettre en oeuvre sur une île touristique que sur le continent, s'inscrit pleinement dans la politique de l'enseigne Casino qui souhaite maîtriser les coûts de gestion de ses déchets : dans chaque magasin, les principaux déchets générés par l'exploitation des établissements sont les papiers-cartons, les plastiques et les déchets fermentescibles. Les filiales ont pour objectifs de réduire leurs déchets et d'augmenter leur taux de valorisation en participant au développement et à la sécurisation des filières de recyclage locales. C'est ainsi que 230 000 tonnes cartons, plastiques et déchets organiques ont été valorisées pour 77% des sites du groupe (hors big C Vietnam et Tahïlande et magasins de proximité Casino), les enseignes du groupe ayant poursuivi les formations aux techniques de tri en magasins et en entrepôts, principalement en 2013, sur les plastiques et les biodéchets.