Belgique : Veolia recycle les eaux usées en bioplastiques
Aquiris est la plus grande station d’épuration de Belgique et traite les eaux usées en provenance de la région de Bruxelles-Capitale et du bassin flamand de la Woluwe. Les technologies qui y sont utilisées permettent de rejeter dans la Senne une eau propre, de réduire le volume des boues issues du traitement de plus de 99%, ainsi que de produire de l’électricité à partir de la récupération du biogaz résultant du processus de traitement des boues. Ne comptant pas s'arrêter en si bon chemin, l'unité bruxelloise a dévoilé le fruit de plusieurs années de recherche pointue avec le Groupe Veolia : un dispositif pilote permettant de fabriquer, à partir des eaux usées, des matières plastiques et biodégradables...
A son statut d’usine d’assainissement, Aquiris (filiale belge de Veolia Eau) ajoute désormais également celui de bioraffinerie. Son installation pilote permet de récupérer les substances présentes dans les eaux usées qui entrent en station pour épuration, à savoir les effluents municipaux, et de les valoriser. Ces substances, ou biopolymères, sont ensuite traitées et transformées en matières dont les caractéristiques sont semblables au plastique issu de l’industrie pétrochimique. "L’installation de cette unité de production de bioplastiques marque une avancée fondamentale dans le domaine de la valorisation des composants présents dans les eaux usées", indique Aquiris.
"La production de bioplastiques est rendue possible grâce à une technologie de pointe, baptisée Cella™, basée sur certaines bactéries naturellement présentes qui transforment les polluants en bioplastiques. Les matières plastiques ainsi produites sont biodégradables et leurs propriétés intéressent l’industrie plasturgique. Nous sommes confiants que nous trouverons rapidement des débouchés commerciaux", explique Emmanuel Trouvé, Directeur des programmes eaux usées chez Veolia Environnement Recherche & Innovation.
L’innovation est donc importante à plusieurs titres. Tout d’abord, elle opère un changement radical des mentalités : de simple élimination des matières polluantes dans les eaux usées, on passe désormais à leur valorisation. Une réelle valeur ajoutée dans un monde où nombre de ressources se font rares et chères. Par ailleurs, un autre avantage de cette unité innovante est qu’elle peut s’intégrer au coeur d’installations existantes. L’an dernier, quand Aquiris s’est vue confiée ce projet pilote (le premier de ce genre à l’échelon mondial), il n’était en effet nullement question d’interrompre les activités régulières de la station mais bien de les optimiser de manière simultanée. C’est cette expertise technologique et cette capacité à mettre en oeuvre les procédés à la pointe de l’innovation que Veolia Eau a reconnus en choisissant cette station pour héberger et tester cette unité préindustrielle de production de bioplastiques.
"Aquiris apparaît désormais comme un acteur incontournable dans le domaine de la valorisation des composants présents dans les eaux usées, avec lequel compter en Belgique et dans le monde", se félicite Marc Rigal, DG de la station. Un an après le lancement du projet pilote, les résultats sont plus que probants : Aquiris a produit ses premiers bioplastiques. Résultat de savoir-faire multidisciplinaires, le succès du projet revient également aux autres filiales de Veolia Eau, et en premier lieu la suédoise AnoxKaldnes, détentrice de la technologie de base.