Bateaux de plaisance hors d’usage : deux études pour viser un cap
L’économie maritime est évidemment un secteur qui pèse dans les Départements insulaires d’Amérique : activités de la plaisance, de la pêche ou du commerce, avec notamment le transport de passagers entre les îles. Autre constat qui pèse à ce jour : la démocratisation de la plaisance (en Europe et aux Etats-Unis), dès les années 60, via l’apparition du polyester renforcé de fibre de verre qui a permis la construction de bateaux en série à moindre coût. Cette nouvelle façon de concevoir la plaisance n'a aps été sans effet aux Antilles dès les années 70, avec notamment la création de marinas sur les îles principales.
Aujourd’hui, 80% des bateaux de plaisance qui y présents ont été construits avant les années 2000; en d'autres termes, l’âge moyen du parc de bateaux est de23 ans, ce qui sous entend que de nombreuses embarcations arrivent en fin de vie chaque année.
En plus du vieillissement naturel de la flotte, les DFA sont soumis à plusieurs contraintes qui rendent la problématique des bateaux hors d’usage importante sur ces territoires : les bateaux sont en moyenne plus grands qu’en métropole, la part des bateaux de plaisance de location y est plus importante, ainsi que celles des bateaux sans surveillance ... et abandonnés. En outre les Antilles étant soumises aux cyclones, les navigateurs tentent de mettre leurs bateaux le plus à l’abri, notamment dans les fonds des baies et dans les grandes mangroves. Ces endroits les protègent en partie mais en cas de sinistre, la collecte des bateaux hors d’usage devient plus compliquée du gait de la soécificité de la mangrove.
Selon l’Ademe Martinique, la filière des bateaux hors d’usage des départements concernés est insuffisamment structurée et les bateaux hors d’usage insuffisamment pris en charge qui encombrent le littoral. C’est d'ailleurs ce qui justifie l'étude confiée à Girus GE, avec Nautique Conseil et Caraïbe Environnement Développement, visant la réalisation de travaux dédiés à la préfiguration de la filière de bateaux hors d’usage dans ces territoires, incluant la réalisation d’un schéma directeur ; l'objectif de celui-ci est de définir précisément les actions à mettre en oeuvre pour créer la filière en concertation avec les acteurs locaux.
En Vendée, la construction navale représente 30% de l’activité industrielle et plus de 7% des emplois. Les 14 ports départementaux de plaisance offrent près de 5 000 places dont environ 4 000 places sur les ports en eaux profondes réparties sur 5 ports. Les ports d’échouage sont au nombre de 8. Parmi ces ports départementaux, seuls les ports de Pont Neuf, Bec et Champs sont en gestion directe par le département et représentent 383 places. La Vendée compte aussi des ports communaux dont le Port Bourdenay en eaux profondes et les Ports du Morin et de Jard-sur-Mer pour les ports d’échouage. Dans ce cadre, la Vendée souhaite définir des modalités d’intervention pour favoriser l’apport de bateaux hors d’usage en filière de déconstruction avec une vision à long terme pour l’intensifier. La mission confiée dans le cadre de l'étude à mener vise à connaître le gisement potentiel, à assurer le bon fonctionnement des ports de plaisance et à définir le rôle du Département pour favoriser l'apport de vieux bateaux en filière de déconstruction.