La MAIF, du moins ses sociétaires, fait le pari que le consommateur est prêt à cette petite révolution. La crise et la baisse du pouvoir d’achat aidant, pourquoi pas ? Après tout…
L’important étant de fournir des pièces de qualité.
Aussi, à compter de lundi, la mutuelle lance, à l'échelle du Poitou-Charentes, une expérimentation innovante qui « exclut d’office exclus tous les éléments qui impactent la sécurité du véhicule », précise Olivier Paranthoen à la MAIF. Il s’agit de proposer aux assurés, capots, pare-chocs, optiques, ailes ou portières de réemploi pour remettre en état leur véhicule, dans le cas où celui-ci est âgé de plus de six ans.
Il est prévu de mener l'expérience pendant un an, avant une éventuelle généralisation à l'échelle nationale. Pour ce faire, la MAIF travaillera avec le recycleur niortais Genève Occasions. « Une entreprise reconnue, qui a été un des promoteurs du monde moderne du recyclage automobile et dont nous sommes partenaires depuis longtemps. Toutes les pièces sont tracées : on sait de quels véhicules elles proviennent. », poursuit Olivier Paranthoen.
Si la MAIF met en avant l'enjeu écologique, il va de soi que le raisonnement est aussi économique : pourquoi, en effet, lorsqu'une portière est enfoncée, faudrait-il en faire fabriquer une neuve le plus souvent à l'autre bout de la planète, plutôt que d'en utiliser une qui n'est pas loin de chez vous? Et puis, ne nous leurrons pas : le coût moyen des réparations de carrosserie après une collision est généralement importante (1000 euros en moyenne, dont 50% pour la pièce détachée), et donc stratégique pour les assureurs. Il faut savoir qu'une pièce de deuxième main dont le bon état a été validé par un professionnel est deux fois moins chère (en moyenne).
Le consommateur se laissera-t-il séduire par l'effet incitatif du tarif? « Le test servira à vérifier ce point et à mesurer si le sociétaire sera sensible à la démarche. Si l'expérience devait se généraliser, la maîtrise des coûts pourrait bien évidemment, à terme avoir une incidence sur le montant des cotisations », conclut notre interlocuteur...