Automobile : MAIF, assureur militant pour le réemploi

Le 01/10/2010 à 18:11  
Automobile : MAIF, assureur militant pour le réemploi
carrosserie Il existe des idées qui ne cassent pas des briques… pour d’autres en revanche… En tout cas, en voici une qui devrait séduire plus d’un casseur… Pourquoi en effet ne pas faire réparer sa voiture avec des pièces de carrosserie réutilisées plutôt que neuves ? Une mutuelle expérimente… L’automobiliste se laissera-t-il séduire ?...

 Coût moyen d'une réparation de carrosserie, 1 000 euros. Or, chaque année en France, 1,5 million de véhicules sont éjectés du marché faute de pouvoir être réparés. Un gâchis si l'on devait ne rien récupérer et tout broyer menu : des ailes, des capots et autres en acier en bon état termineraient leur vie sur de chantiers de ferrailles avant d’être négociées, une fois déchiquetées ou broyées, et transportées en aciérie pour y être fondues…
La MAIF, du moins ses sociétaires, fait le pari que le consommateur est prêt à cette petite révolution. La crise et la baisse du pouvoir d’achat aidant, pourquoi pas ? Après tout…
L’important étant de fournir des pièces de qualité.

 Aussi, à compter de lundi, la mutuelle lance, à l'échelle du Poitou-Charentes, une expérimentation innovante qui  « exclut d’office exclus tous les éléments qui impactent la sécurité du véhicule », précise Olivier Paranthoen à la MAIF. Il s’agit de proposer aux assurés, capots, pare-chocs, optiques, ailes ou portières de réemploi pour remettre en état leur véhicule, dans le cas où celui-ci est âgé de plus de six ans.
Il est prévu de mener l'expérience pendant un an,  avant une éventuelle généralisation à l'échelle nationale. Pour ce faire,  la MAIF travaillera avec le recycleur niortais Genève Occasions.  « Une entreprise reconnue, qui a été un des promoteurs du monde moderne du recyclage automobile et dont nous sommes partenaires depuis longtemps. Toutes les pièces sont tracées : on sait de quels véhicules elles proviennent. », poursuit Olivier Paranthoen.

logo MAIF Si la MAIF met en avant l'enjeu écologique, il va de soi que le raisonnement est aussi économique : pourquoi, en effet, lorsqu'une portière est enfoncée, faudrait-il en faire fabriquer une neuve le plus souvent à l'autre bout de la planète, plutôt que d'en utiliser une qui n'est pas loin de chez vous? Et puis, ne nous leurrons pas : le coût moyen des réparations de carrosserie après une collision est généralement importante (1000 euros en moyenne, dont 50% pour la pièce détachée), et donc stratégique pour les assureurs. Il faut savoir qu'une pièce de deuxième main dont le bon état a été validé par un professionnel est deux fois moins chère (en moyenne).
Le consommateur se laissera-t-il séduire par l'effet incitatif du tarif? « Le test servira à vérifier ce point et à mesurer si le sociétaire sera sensible à la démarche. Si l'expérience devait se généraliser, la maîtrise des coûts pourrait bien évidemment, à terme avoir une incidence sur le montant des cotisations », conclut notre interlocuteur...