Automobile : en route pour être plus verte
Le Programme de recherche et d’innovation dans les transports terrestres (Predit) est un programme national, initié et conduit par les ministères chargés de la recherche, des transports, de l’environnement et de l’industrie, l’Ademe et OSEO. Stimulant la coopération entre secteurs public et privé, ce programme vise à favoriser l’émergence de systèmes de transport économiquement et socialement plus efficaces, plus sûrs, plus économes en énergie, et finalement mieux respectueux de l’homme et de l’environnement...
C’est sous le capot, dans le réservoir et sur le tableau de bord que les choses évoluent. Si les recherches avancent, c’est en partie grâce aux fonds du Predit 3, qui entre 2002 et 2007, ont permis la mobilisation de plus de 370 millions d’euros sur 1 600 projets différents. Pour plus de la moitié, ces fonds ont été utilisés sur des sujets liés aux "véhicules propres".
Par exemple, les motorisations au gaz naturel de ville combinées au système de "stop and start" (le moteur stoppe à l’arrêt, au feu rouge, et redémarre sans "surconsommer") permettent, pour la Smart testée, de réduire les émissions de plus de 30%. Ainsi équipée, elle plafonne à 80 g/km de CO2, contre plus de 115 g/km pour ses consoeurs de même catégorie.
Du côté des voitures électriques, on progresse également. Le problème de l'autonomie tend à diminuer. Ainsi les véhicules utilisés par la Poste peuvent rouler jusqu’à 170 km sans recharger. Dans le cadre du Predit, chercheurs et entreprises ont totalisé 500 000 km de tests, ce qui a favorsié des avancées significatives, notamment en terme de performances. Résultat : entre les premières versions électriques et les dernières sorties, les voitures sont moins "poussives" et permettent, en utilisant le frein moteur, de récupérer de l’énergie tout en roulant. En terme de CO2, les gains sont impressionnants : 3 tonnes émises par an pour un utilitaire thermique, et seulement une pour l’électrique. Le plus inattendu, c’est sans doute le bénéfice en terme de sécurité routière : la Poste a constaté que les facteurs, moins stressés par la conduite facile de ces véhicules, ont moins d’accidents que les autres. Ne reste qu’un problème majeur : le prix encore très élevé de ces voitures.
Autre thème du Predit, la sécurité routière et notamment le système destiné à aider les conducteurs à respecter les vitesses : le Lavia (limitateur de vitesse s’adaptant à la vitesse autorisée). Développé par des équipes de chercheurs du ministère, il permet, selon le mode choisi, d’indiquer au conducteur quelle est la vitesse maximale autorisée sur le tronçon parcouru. Mieux, si le système est actif, de limiter l’alimentation en essence pour empêcher le véhicule de dépasser cette vitesse, même si le conducteur accélère. Testé dans les Yvelines sur une centaine de personnes, le Lavia a été bien accepté par les conducteurs et a permis un fort gain en terme de sécurité routière.
Désormais, un projet de recherche sur ce thème va être mené au niveau européen. De leur côté, les promoteurs français du Lavia travaillent à combiner ce système à l’éco-conduite, c’est à dire informer le conducteur, non seulement des règles de vitesse, mais aussi l’inciter à moins consommer, par exemple en rétrogradant ou en passant la vitesse supérieure plus vite.
Ces thèmes entreront sans doute dans les critères de sélection du prochain Predit 4 ; il devrait s'échelonner de 2008 à 2012 et mobiliser 400 millions d’euros.