Automobile : bras de fer des constructeurs avec l’UE
CO2, réductions des émissions tous azimuts… les constructeurs affichent « complet » et voient rouge. Un projet de la Commission européenne prévoyant de réduire à 120 grammes par kilomètre les émissions polluantes d'ici 2012, pour tous les véhicules neufs met le feu aux poudres. Le ras le bol est perceptible…
Le salon automobile de Francfort (Allemagne) qui ouvrira ses portes à la fin de cette semaine a beau s'annoncer sous le signe du respect de l'environnement, les constructeurs européens montent au créneau contre un projet de réduction des émissions de gaz à effet de serre et crient « Haro sur les réductions de CO2 ».
Dans le collimateur des industriels, un projet de la Commission européenne concocté en février dernier prévoyant de réduire à 120 grammes par kilomètre les émissions polluantes d'ici 2012 pour tous les véhicules neufs. Actuellement, les voitures rejettent en moyenne 160 g/km.
Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le Commissaire européen à l'Environnement en a remis une couche au cours de ce week-end, en menaçant pour la première fois de sanctions les constructeurs automobiles qui ne parviendrait pas à atteindre ces objectifs.
La coupe est pleine côté industriels qui insistent sur une situation qui devient. Christian Streiff, patron de PSA interrogé dans le journal Les Echos paru ce matin, juge l'objectif « pas du tout réaliste. Ce n'est pas faisable. Au Japon, l'objectif est d'atteindre 138 grammes de C02 en 2015. Pourquoi demander plus aux Européens qu'aux constructeurs japonais dans l'archipel » ?
Une position partagée par Wendelin Wendeking, P-DG de Porsche et président de la Fédération allemande de l'automobile VDA, est d’un avis similaire et insiste sur la fait qu’« il n'y a pas de voie royale pour une réduction des émissions et de la consommation en carburant, mais une large palette de différents concepts et solutions » …
« Faire porter l'essentiel de l'effort de réduction des émissions par les industriels est la stratégie la plus coûteuse. Cela va conduire à une diminution du nombre de véhicules fabriqués en Europe », confirme l'association de constructeurs sur son site Internet. Elle mise sur l'adoption de « solutions intégrées », qui combineraient l'amélioration technique des véhicules à l'utilisation de biocarburants ou l'adoption de nouvelles façons de conduire.
Selon l'ACEA, l'objectif de 120 g/km entraînerait un surcoût moyen de 2 500 euros par véhicule. Inacceptable!!! Unis pour rejeter la proposition de la Commission européenne, les constructeurs restent divisés sur les moyens effectifs d'atteindre les objectifs. L'Allemagne, dont les marques de grosses berlines construisent des modèles plus polluants réclament des objectifs différenciés par chaque catégorie de véhicules. La France et Italie, spécialistes des petits modèles, restent septiques.