Aujourd'hui en France...

Le 09/01/2015 à 8:53  

Aujourd'hui en France...

La presse, ma liberté Plusieurs journalistes ont été abattus en cette fin de matinée, à Paris, au siège de leur rédaction. Lâchement assassinés. Tous appartenaient à la rédaction de Charlie Hebdo. Au XVIII ème siècle, siècle des Lumières, déjà, on pouvait lire cette phrase signée d'un philosophe français : " Soutenons la liberté de la presse, c'est la base de toutes les autres libertés, c'est par là qu'on s'éclaire mutuellement... "  Cet homme s'appelait Voltaire.
 
Les dessinateurs Charb, Cabu, Tignous et Wolinski, ainsi que l'économiste Bernard Maris, ont été assassinés aujourd'hui dans l'attentat dont a été la cible Charlie Hebdo, l'hebdomadaire dans lequel ils croquaient l'actualité depuis de nombreuses années.

 Jean Cabut (Cabu), 76 ans, et Georges Wolinski, 80 ans, avaient été dessinateurs dans l'emblématique magazine Hara-Kiri, ancêtre de Charlie Hebdo, avant de participer à la création de ce dernier, en 1970.
Né à Tunis en 1934, Wolinski arrive en France en 1945 et publie ses premiers dessins dans Rustica en 1958. François Cavanna le fait entrer à Hara-Kiri en 1960. Il fonde ensuite le journal L'Enragé pendant les événements de Mai 1968 avec Siné. Il est rédacteur en chef de Charlie-Hebdo entre 1970 et 1981 et participe également à la seconde mouture du magazine, celle de 1992. On retrouve également son style désinvolte dans le Journal du Dimanche, le Nouvel Observateur et L'Humanité.
Originaire de Châlons-en-Champagne, Cabu publie ses premières illustrations dans l'Union de Reims en 1954. Mobilisé pendant la guerre d'Algérie, il trouve dans l'armée une source d'inspiration pour son trait irrévérencieux. Outre Hara-Kiri, il collabore dans les années 1960 à Pilote, où il créé ses célèbres personnages du Grand Duduche et du Beauf. Malgré les interdictions de Hara-Kiri puis de la première version de Charlie, il sera de toutes les aventures de la presse satirique, collaborant à partir des années 1990 au Canard Enchaîné.

 Stéphane Charbonnier, alias Charb, abattu à l'âge de 47 ans, assurait la direction de la rédaction depuis mai 2009, après le départ de Philippe Val. Il avait publié ses premiers dessins dans le journal de son collège à Pontoise, avant de collaborer aux Nouvelles du Val-d'Oise. Après une éphémère expérience dans le milieu de la publicité, il enchaîne les petits boulots, sans oublier ses crayons pour autant. En 1992, il participe à la refondation de Charlie Hebdo, avec des transfuges du magazine La Grosse Bertha, notamment Cabu et Philippe Val.
Bernard Verlhac, plus connu sous le nom de Tignous, avait 57 ans. Hormis Charlie-Hebdo, on pouvait retrouver ses dessins dans Marianne et Fluide Glacial. Il a collaboré également au Nouvel Observateur, au Figaro Magazine et au Monde.

 Bernard Maris, 68 ans, a longtemps signé ses chroniques dans Charlie Hebdo sous le pseudonyme «Oncle Bernard». Fondateur du titre à son relancement en 1992, il en était le directeur adjoint de la rédaction jusqu'en 2008. Sur France Inter, il tenait le samedi une chronique hebdomadaire intitulée «J'ai tout compris à l'économie». Sur iTélé, il était chroniqueur pour le rendez-vous économique «Y'a pas que le CAC». Il avait fait parie du conseil scientifique du mouvement altermondialiste Attac. Il était membre du conseil général de la Banque de France depuis décembre 2011. Il a publié de nombreux ouvrages économiques, mais aussi trois romans.

 Selon un bilan provisoire à la mi-journée, douze personnes sont décédées dans l'attaque, assassinées, froidemeent exécutées, et au moins quatre autre personnes sont encore entre la vie et la mort. Parmi ces douze morts, figurent deux policiers, a précisé le parquet de Paris. L'un d'entre eux, tué dans les locaux, assurait la protection de Charb. Le second a été achevé, alors qu'il était blessé, à terre...

Nous répondrons à l'obscurantisme barbare par un dessin, pour honorer la mémoire et le travail de quatre hommes qui ont pratiqué au fil de ces années, au quotidien, la liberté de penser et de s'exprimer.