Assainissement : Suez Environnement rafle 3 contrats
Au travers de ses filiales Agbar, Degrémont et Ondeo Industrial Solutions, le Groupe vient de signer 3 contrats pour la conception, la construction et l’exploitation d’usines de traitement d’eau au Chili, au Panama et au Brésil pour un chiffre d’affaires total de 390 millions d’euros. Au programme : valorisation énergétique des boues d'épuration, réutilisation du biogaz et recyclage des eaux résiduaires...
Un groupement composé d’Agbar (51%) et Degrémont (49%) a signé un contrat d’une valeur totale de 260 millions d’euros avec Aguas Andinas pour l’extension puis l’exploitation pendant 5 ans de la station de traitement des eaux usées de Mapocho dans la vallée de Santiago (Chili) et modernise l’installation pour assurer la valorisation énergétique des boues. Ce nouveau contrat s’inscrit dans la politique de développement durable de la Région de Santiago visant à restaurer la qualité de l’eau en milieu naturel et à anticiper une augmentation de la population. Ce projet a pour objectif de réhabiliter et optimiser les procédés existants, tout en prévoyant le doublement de la capacité de traitement des effluents urbains de la région, passant de 380 000 m3/jour (2 millions équivalent habitants) à une capacité maximale future de 760 000 m3/jour (4 millions équivalent habitants).
La modernisation des équipements permettra de valoriser le potentiel énergétique issu de la digestion des boues pour récupérer la chaleur et produire de l'électricité. Le biogaz produira ainsi plus de 60% de l’électricité nécessaire à la station. En outre, dès la conception de l’usine, une optimisation des procédés a été mise en oeuvre en vue de réduire les impacts sur l’environnement et les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans les phases de construction et d’opération.
Par ailleurs, en consortium avec Odebrecht (l’un des plus importants constructeurs brésiliens) Degrémont a signé avec le Ministère de la Santé du Panama un contrat pour la conception, la construction puis l’exploitation sur 4 ans d’une station d’épuration des eaux résiduaires urbaines de la capitale, pour une valeur totale de 170 millions d’euros dont 80 millions d’euros de chiffre d’affaires pour Degrémont. La construction de la station est financée par la Banque Inter-Américaine de Développement (BID), le Japan International Cooperation Agency (JICA) et le gouvernement panaméen. Ce projet fait partie d’un programme ambitieux de protection en matière d’environnement et d’assainissement lancé au Panama au début des années 2000, qui prévoyait entre autres, la réhabilitation et l’extension des réseaux d’assainissement.
Cette nouvelle station a pour objectif d’assainir la baie de Panama en traitant les effluents avant leur rejet. D’une capacité de 238 000 m3/jour, elle traitera les effluents d’1 million d’habitants de la ville. L’installation prévoit le traitement biologique, la digestion des boues et l’optimisation des coûts énergétiques par la mise en oeuvre de systèmes de récupération de la chaleur et de cogénération. La réutilisation du biogaz, issu de la digestion des boues, permettra la production de 100% de l’électricité nécessaire au chauffage des bâtiments et des digesteurs, soit 20% des besoins énergétiques totaux de l’usine. Située en bord de mer dans la mangrove et bientôt entourée par la ville, la station est conçue pour s’intégrer dans son environnement. De plus, une désodorisation biologique est prévue pour limiter tout risque de nuisance olfactive pour les populations environnantes.
Enfin, Degrémont et Ondeo Industrial Solutions ont signé avec le consortium EGESA-TKK (en charge de la construction de la douzième raffinerie de Petrobras au nord-est du Brésil) un contrat pour la conception et la construction d’une station de traitement et de recyclage des eaux résiduaires industrielles de la nouvelle installation. Le chiffre d’affaires cumulé de ce contrat s’élèvera à 97 millions d’euros, dont 49 millions d’euros pour Degrémont.
L’installation mettra en oeuvre un prétraitement et un traitement sur bio réacteur à membrane qui permettront une réutilisation de l’eau pour la production d’eaux déminéralisées pour le site. Cette technologie de pointe, disposant de nombreuses références, est développée pour le recyclage de l’eau, et permettra à Petrobras de disposer d’une ressource peu coûteuse tout en limitant les prélèvements dans le milieu naturel.