Ascometal : Schmolz is back !

Ce matin à 9 h, le Tribunal de Grande Instance de Strasbourg a rendu sa décision quant à l'avenir d'Ascometal. C’est finalement le groupe suisse Schmolz + Bickenbach qui deviendra le nouvel exploitant d’Ascométal, leader français des aciers spéciaux qui avait, il y a deux mois, été placé en redressement judiciaire. Surprise ?
Surprise, surprise!? Pas vraiment. A l’issue des 8 heures de délibération du TGI, mercredi dernier, les représentants des syndicats étaient ressortis contrits, plus du tout assurés, comme ils l’étaient quelques jours auparavant, que le mieux-disant social l’emporterait haut-la-main.
La décision des juges n’a sans doute pas été facile à prendre. Les offres étaient, sur le fonds, très différentes l’une de l’autre. D’un côté, Liberty Steel, l'une des composantes du conglomérat anglo-indien conduit par Sanjeev Gupta qui avait commencé à faire parler de lui au moment du démantèlement de Tata Steel , en Grande-Bretagne, en mettant la main sur la branche « Aciers spéciaux » du géant indien. L’offre de Liberty Steel était « presque parfaite ». Elle jouait la carte sociale en garantissant le maintien de l’emploi de la grande majorité des salariés pendant deux ans. Liberty Steel se proposait de reprendre Ascoval, le site de Saint-Saulve au capital duquel était associé Vallourec. Là où l’offre pêchait un peu, c’était « peut-être » sur le plan du financement. Liberty House s’était bien engagé à investir 300 millions d’€ sur 5 ans, dont 100 millions destiné à la rénovation des sites et à l'augmentation de leurs productions.


Les juges ont finalement choisi en leur âme et conscience. Le plan industriel solide de S+B face à une proposition dont un syndicaliste très impliqué dans l’affaire estimait lui-même que « Liberty est un pari, avec ses risques…

Le représentant du Gouvernement ne manquera pas de rappeller à Schmolz & Bickenbach, qu’il s’est engagé auprès du tribunal à participer à la recherche d’une solution pour Ascoval et ses salariés, notamment en concluant un contrat d’approvisionnement de 80 000 tonnes d’acier par an, pour une période allant jusqu’à deux ans, en apportant son savoir-faire et en assurant un appui technique au site, en proposant des postes aux salariés d’Ascoval, en reprenant éventuellement certaines activités du site.
Il souligne, en outre, que Vallourec avait consenti à l’autre candidat à la reprise, un effort financier de près de 37 millions d’euros pour maintenir un approvisionnement durable en aciers spéciaux. Bruno Le Maire échangera également avec les organisations syndicales, afin d’envisager les modalités de soutien à ce site et à ses salariés.
