Parmi les candidats, deux favoris, un Français et un Brésilien. C’est aujourd’hui que devait trancher le tribunal de commerce de Nanterre et désigner le repreneur pour le spécialiste des aciers spéciaux, Ascometal. C’est fait…
Quatre candidats pour prendre la suite… Celle du sidérurgiste brésilien Gerdau et celle de Franck Supplisson, l’ancien directeur de cabinet d'un ministre, qui a réuni autour de lui quelques industriels français, comme Noël Forgeard, ancien patron d’Airbus et premier président d’Ascometal, mais également Guy Dollé, ex-président d’Arcelor. Les fonds américains Apollo, l’actionnaire actuel, et Anchorage étaient aussi sur les rangs.
Difficile... Il faut dire que le dossier est on ne peut plus sensible… Pensez ! Si Ascometal connait les difficultés que l’on sait, ses productions ont des débouchés assurés parce qu'il reste l’un des fournisseurs clés de l’industrie (ses aciers spéciaux servent à réaliser des pièces de sécurité pour l’automobile, les boîtes de vitesse des derniers modèles de Renault et Peugeot, du matériel de forage pour l’industrie pétrolière -les tubes sans soudures des puits-, des ressorts et des roulements, des roues et essieux pour le TGV)…
Le match a été disputé à chaque instant et jusqu’au bout. Parmi les candidats à cette reprise d’Ascometal, le spécialiste des aciers spéciaux, en redressement depuis le 7 mars, deux favoris, chacun d'eux ayant ses supporters. L’administrateur judiciaire, s’est clairement prononcé en faveur de Gerdau, qui a également le soutien de la CGC, estimant que le brésilien est le mieux placé pour assurer l’avenir d’Ascometal. Franck Supplisson a, quant à lui, l’appui de la CFDT et de la CGT, mais aussi de l’État, qui s’est engagé à apporter un prêt 35 millions d’euros et pourrait entrer au capital.
Le tribunal a tranché : c’est Franck Supplisson qui a été choisi. La justice a en effet retenu l'offre qui conservait les six sites français d'Ascométal et la quasi-totalité des emplois (1 820 sur près de 1 900). « Le tribunal a fait le choix de l'offre la mieux disante industriellement, socialement et financièrement », se sont félicités Franck Supplisson et Guy Dollé dans une déclaration conjointe après la publication du verdict. L’offre retenue prévoit la levée de 230 millions d'euros de financement et peut compter sur un prêt de l'Etat, via le Fonds de développement économique et social (FDES). Le gouvernement envisage également de faire entrer au capital la banque publique d'investissement Bpifrance.
Nul doute qu’il s’agit d’un choix judicieux d’un point de vue social. En sera-t-il de même d’un point de vue sidérurgique ? L’avenir nous le dira …