Ascométal : Frank Supplisson est remplacé par un ex d’Arcelor-Mittal
La nouvelle est tombée ce vendredi : le conseil de surveillance du spécialiste français de la production d’aciers long spéciaux, a en effet annoncé le départ de Franck Supplisson qui dirigeait l’entreprise qu’il avait reprise au printemps 2014. Il est remplacé par Alex Nick, désormais ex directeur général d'ArcelorMittal Luxembourg, puisqu'il a quitté ses fonctions le 30 septembre dernier, après 14 ans au sein du groupe où il notamment dirigé la branche nord des produits longs, pour prendre ses nouvelles fonctions à compter de ce jour...
La nouvelle avait fait grand bruit lorsqu’il avait été confirmé, au printemps 2014, que Franck Supplisson, il est vrai soutenu par le ministre de l’Économie Arnaud Montebourg, avait damné le pion au sidérurgiste brésilien Gerdau…
L’entreprise, qui avait renoué avec les bénéfices, à la lecture de la publication des comptes 2015, était repartie de l’avant… affichant un CA consolidé de près de 830 millions (confirmant ainsi la bonne performance générale de l’activité commerciale sur les 19 derniers mois, malgré une érosion des prix perceptible en fin d’année, principalement due à la baisse des prix des matières premières, ferrailles et alliages), un résultat opérationnel de 65,7 millions d’euros, un résultat net part groupe de 90,1 millions d’euros et une trésorerie de 78,1 millions d’euros… En 2015, et ce dans un environnement économique européen contrasté, les ventes du groupe se sont établies à 812.000 tonnes. Malgré le recul très important du marché Pétrole/Gaz, ces volumes ont traduit une bonne performance du groupe, sur ses deux principaux marchés que sont l’Automobile et la Mécanique.
En parallèle de l’activité commerciale, le plan de réduction des coûts de 50M€ sur trois ans initié fin 2014 a été réalisé à hauteur de 20M€ en 2015, soit 17% de mieux qu’attendu. Ce plan d’économie opérationnel drastique, associé à une réduction des frais de structure centraux, ont évidemment favorisé la rentabilité et la compétitivité du groupe.
En 2016, l’entreprise organise une restructuration d’importance, que ne va pas sans faire grincer les dents : il serait question de supprimer des postes, tandis qu’une négociation avec Vallourec concernant l’aciérie de Saint-Saulve est en cours... La fin des négociations et la signature d’un accord définitif devraient intervenir d’ici la fin d’année 2016. les deux actionnaires s’approvisionneraient auprès de l’aciérie de Saint-Saulve, outil industriel moderne et de haute technologie, Vallourec pour ses besoins en aciers spéciaux et Ascometal pour alimenter ses unités de finition de Dunkerque (Les Dunes) et de Fos-sur-Mer.
Le projet global prévoit un programme d’investissements significatif pour assurer la diversification des débouchés de l’aciérie de Saint-Saulve (une unité ultra moderne profilée pour produire des ronds de coulée continue de très belle qualité métallurgique, qui deviendrait une des sources d’approvisionnement des outils de laminage (barres et fils) pour Asco Industries, en complément du maintien de son rôle actuel d’alimentation des tuberies de Vallourec) et l’adapter aux besoins d’Ascométal. Il inclut :
A Saint-Saulve, l’évolution des équipements existants pour produire des barres d’acier de différents diamètres et développer de nouveaux grades d’aciers, permettant l’accès à des marchés nouveaux pour l’aciérie et notamment le marché automobile.
A Dunkerque, une nouvelle capacité de laminage qui permettra à cette usine d’entrer sur de nouveaux marchés du secteur automobile ;
A Fos-sur-Mer, de nouveaux équipements qui permettront au laminoir à fil d’utiliser les demi-produits issus de la coulée continue de Saint-Saulve, en complément des demi-produits issus de la coulée lingot de Fos, afin de permettre à cette usine d’entrer sur de nouveaux marchés du secteur roulements.
Au démarrage, les engagements d’achat d’acier pris par les deux partenaires seraient de 175 000 tonnes par an pour Ascometal , et de 100 000 tonnes par an pour Vallourec . Ces volumes permettraient d’assurer le fonctionnement durable de l’aciérie et la compétitivité du site.