Ascométal : Franck Supplisson sort favori

Le 11/04/2014 à 20:49  

Ascométal : Franck Supplisson sort favori

Ascométal Parmi les offres de reprise d’Ascométal, il en est qui sortent du lot. Si onze prétendants restent dans la course, la CGT a affiché sa préférence pour Frank Supplisson : il conserverait 97% des effectifs. Mais les deux syndicats CGT et CFDT s’accordent pour dire qu’Anchorage n’est pas mal placée…

Le spécialiste des aciers spéciaux pour l'automobile et l'industrie pétrolière, compte, rappelons-le, trois grosses usines en France: Dunkerque (Nord), Hagondange (Moselle) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Le groupe a aussi des sites à Custines (Meurthe-et-Moselle), Le Marais (Loire) et Le Cheylas (Isère).

L’ensemble des offres avait été déposé le lundi 7 avril 2014 au Tribunal de Commerce de Nanterre (voir Planète ferrailles : brèves d'avril et Ascométal : Arcelor Mittal et Riva Steel ne sont plus dans la course).
Mardi, Arnaud Montebourg a salué des offres de reprise « ambitieuses » et prévenu qu'il serait «attentif au périmètre de reprise des offres, à leur impact en matière d'emplois, aux investissements prévus, ainsi qu'aux ressources financières apportées à l'entreprise».

Hier, 10 avril 2014 se tenait en effet une réunion extraordinaire du Comité Central d’Entreprise, où les offres ont pu être analysées.
Si elles étaient 13 au départ, deux offres se sont depuis retirées (Klesch et Peak Rock Capital), 4 autres ne concernent que les centrales hydro-électriques et sont donc jugées inintéressantes par les élus syndicaux. Restent 7 offres de reprise en lice ; parmi elles, celle portée par Frank Supplisson suscite un intérêt manifeste et pour cause : on conserverait tous les sites, avec 1 823 emplois.
Le projet porté par Frank Supplisson est «à l'heure actuelle le meilleur projet sur le plan social», il «conserverait 97% des emplois», a commenté la CGT à l'issue d'un comité central d'entreprise (CCE) consacré à la présentation des offres de reprises. Cette offre «pourrait être soutenue par le gouvernement par le biais d'un prêt», affirme le syndicat. Rien n’est moins sur : le ministère de l'Économie n'ayant pas pipé mot à ce propos, du moins dans l’immédiat.
Si les autres offres contiennent des points intéressants (investissement, transfert CET, prise en compte des coûts du précédant PSE…), elles sont très inférieures en terme de reprise des salariés.

Pour le délégué CFDT, «quatre prétendants à savoir Farinia (société française), Gerdau (Brésil), Anchorage (fonds américain soutenu par les créanciers d'Ascométal) et Supplisson», se détachent nettement des autres propositions de reprise. «Ce sont tous des projets bruts, on attend d'en connaître plus ». Les deux syndicats notent cependant que les offres préservant le plus d'emplois sont celles de Supplisson et Anchorage (1 750) ; Farinia entend garder 1 571 salariés et Gerdau 1 370 (le groupe emploie 1 900 personnes en France) …
Mais l'offre de Gerdau est, selon la CGT, «plutôt complète et précise», tandis que «l'administrateur judiciaire estime qu'elle est améliorable».

Cela dit, les offres proposées peuvent encore être améliorées : une réunion du CCE aura lieu les 16 et 17 avril au cours de laquelle chaque repreneur potentiel viendra présenter son projet devant les représentants du personnel, une occasion de discuter de certains points qui pourront être renégociés.
Dans l’après-midi du 17 avril, une délégation de chaque syndicat sera reçue à Bercy, au Ministère du redressement productif, afin de faire le point sur les différentes propositions. L’Audience finale, quant à elle, devrait avoir lieu le lundi 5 ou le mercredi 14 mai 2014.