Aluminium : Alcan lâche Affimet
On en parlait depuis des mois ( voir ancien rédactionnel)… quand bien même peu d’infos transpiraient à l’extérieur. Aujourd’hui, c’est fait : les dés sont jetés et l’on assistera très prochainement à la naissance d’un nouvel acteur de l’industrie du recyclage de l’aluminium. Le Gallois RecovCo reprend Affimet, elle-même cédée par le Canadien Alcan…
Annoncée en juillet 2006, puis retardée, la reprise par RecovCo, un concepteur et opérateur gallois spécialisé dans la récupération de l’aluminium fondé en 2004, de l’usine de recyclage d’aluminium Affimet devrait se conclure le 18 avril. On se souvient qu’Alcan avait pu mettre la main sur l’unité de recyclage par le biais du rachat de Péchiney en 2004. « L’usine de Compiègne devrait avoir une capacité de 55 000 tonnes et nous avons l’intention de l’augmenter dans le futur », a déclaré Richard Baker, responsable de la stratégie et du développement de RecovCo au Metal Bulletin.
L’usine Affimet assurait une production globale de 100 000 à 110 000 tonnes d’alliages d’aluminium de première et seconde fusion. Avec un effectif de 250 salariés, la filiale d’Alcan approvisionnait environ 5 % de la demande globale de l’industrie automobile, son principal marché. Mais la hausse des prix de l’aluminium secondaire avait plongé Affimet dans la crise… D’où le « changement de propriétaire ».
Concrètement, le plan de reprise comprend la sauvegarde de l'activité de production d'alliages de spécialité de première fusion dans son intégralité, de certains actifs liés à la transformation des déchets internes au groupe et de la plupart des actifs liés au recyclage des déchets d'aluminium en alliages de fonderie de deuxième fusion. Toutes les autres activités de l’usine seront arrêtées.
Le plan de relance de RecovCo repose sur l’utilisation d’une technologie propriétaire. Développé par Platinum Controls, alias l’actionnaire principal de RecovCo, le four rotatif inclinable (rotary tilting furnace) qui doit remplacer les fours fixes d’Affimet devrait diminuer la consommation d’énergie, raccourcir le cycle de production, augmenter le taux de récupération du métal traité et donc abaisser sensiblement les coûts de production.
Estimant disposer de la technologie appropriée, le Gallois va donc se lancer dans la production. « Ceci est à considérer comme un premier pas vers la formation d’un acteur important du recyclage des métaux », affirment ses dirigeants.
Quant aux salariés, qui étaient au nombre de 212 en juillet de l'année dernière, et dont près de la moitié ont été licenciés, ils sont amers et se disent déçus par les indemnités de licenciement. Après avoir fait deux jours de grève fin janvier, ils ont obtenu une prime de 1 111 euros pour tous. Les 105 licenciements prévus n’ont pas été remis en cause, ce qui fait qu'aujourd’hui l’usine ne compte plus que 80 "rescapés". RecovCo passe des annonces pour embaucher électriciens et électromécaniciens.