Algérie : la question de l'exportation des ferrailles...
L'interdiction des exportations de ferrailles depuis l'Algérie est toujours un sujet d'actualité pour Messaoud Chettih, ancien dirigeant du complexe sidérurgique d'El-Hadjar d'Annaba. L'objectif serait bien entendu de diminuer les coûts de fabrication de l'acier algérien. En même temps, serait-il pensable d'interdire les exportations d'aciers algériens ?...
Lorsque l'ancien président du complexe sidérurgique El-Hadjar d’Annaba, M. Messaoud Chettih, s'exprime lors d'une conférence de presse à l'occasion du prochain salon international de l’industrie, de la sidérurgie, de la métallurgie et de la transformation qui se tiendra du 15 au 18 novembre prochain au palais des Expositions à Alger, il défend l'interdiction des exportations de ferrailles :« Les exportations de l’Algérie en déchets ferreux, qui avoisinaient 150 000 tonnes par an, ont enregistré un pic important durant ces deux dernières années en passant à 600 000 tonnes par an ". Or les besoins de l'Algérie en ferrailles sont d'au moins un million de tonnes/an. " Un volume important qui devrait inciter les autorités à interdire l’exportation des déchets ferreux" affirme-t-il.
En attendant, le dirigeant doit reconnaître que la production nationale d'acier atteignait dans les années 90, 2 millions de tonnes/an et qu'aujourd'hui elle ne dépasse pas 1,5 million de tonnes/an. La prise de contrôle d'ArcelorMittal n'y a rien changé. Bien au contraire, selon M. Chettih la baisse des effectifs, et l'absence d' investissement explique cette baisse. L'Etat algérien serait aussi responsable pour Ahmed Ziad, directeur au ministère de l’Industrie et de la Promotion des investissements : « En 20 ans, l’Etat n’a pas investi plus de 2 dollars par tonne en maintenance, alors que le Japon investit 20 dollars par capacité de production et les pays de l’Europe 10 dollars ». Ce même responsable d'expliquer aussi que les importantes réserves de minerai de fer situées sur les sites de Ghar Djbilet et de Mechri Abdelaziz à Tindouf et estimées à quelque 3 milliards de tonnes restent inexploitées.
Dans ces conditions, la question de l'exportation des ferrailles apparaît comme un enjeu secondaire.