Alcéa : des micro-algues pour la façade de l'incinérateur

Le 28/03/2013 à 16:17  

Alcéa : des micro-algues pour la façade de l'incinérateur
Rendu 3D d’une biofaçade placée sur une centrale d’incinération de déchets (X-TU Architects) Le projet SymBio2, porté par Séché Environnement, labellisé par Valorial et co-labellisé par Advancity, est lauréat du 15ème appel à projets lancé par le Fonds Unique Interministériel (FUI). A ce titre, il recevra une aide de 1,7 millions d'euros (sur un montant global de 4,9 millions), attribuée par le FUI, la Région Ile-de-France, la Mairie de Paris et la Région Pays de la Loire. D’une durée de 4 ans, ce projet, qui verra le développement de "biofaçades" conçues par X-TU Architects, permettra de participer au développement des bâtiments de 3ème génération...

 Le projet SymBio2 propose de cultiver des microalgues au sein de "biofaçades" en tirant pleinement profit des échanges thermiques et chimiques avec le bâtiment hôte. L’objectif du projet est d’améliorer les qualités environnementales du bâtiment (performance énergétique, captation du CO2, valorisation des effluents, diminution des îlots de chaleur, réduction de l’étalement urbain, circuits courts) et de proposer une solution économique alternative concernant la filière algocole, dont le développement actuel est freiné par des coûts de revient trop importants.

 Ces "biofaçades", inventées par X-TU Architects, consistent en l’intégration de "capteurs solaires biologiques" au sein de façades à haute performance environnementale. Ces capteurs, les photobioréacteurs plans intensifiés, ont été développés par le laboratoire GEPEA (CNRS / Université de Nantes / Oniris / Ecole des Mines de Nantes), très en pointe dans les bioénergies et les cultures contrôlées de microalgues. Le système renferme une lame d’eau de quelques centimètres qui permet aux microalgues de se développer et de croître. A l'arrivée, les particularités techniques du capteur réduisent de plus de 90% le volume d’eau nécessaire à la production de microalgues par rapport à une culture en bassins. En outre, la technicité des "biofaçades", conçues avec les bureaux d’études Oasiis et RFR, permet de réduire de 80% les consommations énergétiques nécessaires à la régulation thermique des cultures de microalgues par rapport aux cultures classiques en bassin, et de plus de 50% les consommations de chauffage et rafraîchissement du bâtiment par rapport à un bâtiment standard RT 2012.

site Alcéa Fort d’une première expérience pionnière sur les algocarburants, Séché Environnement va réaliser dans le cadre du programme FUI 15 un premier projet-pilote de biofaçade. En fonction des résultats des études en cours, le Groupe envisage d’installer ce pilote sur l’UVE (Unité de Valorisation des Déchets) Alcéa de Nantes Métropole (voir notre brève). Le projet vise à développer, avec l’expérience précieuse acquise par AlgoSource Technologies, un système de culture de microalgues en symbiose totale avec la centrale. Dans cette perspective, la chaleur rejetée lors de l’incinération des déchets, le CO2 présent dans les fumées et les eaux pluviales sont valorisés pour la culture des microalgues. Le projet vise également à démontrer la pertinence à la fois technique, économique et écologique de tels programmes et à encourager leur développement sur d’autres bâtiments et éco-quartiers.

 Le consortium SymBio2 table sur le développement d’une nouvelle filière de bâtiments de 3ème génération producteurs de biomasse, de services environnementaux, voire d’énergie renouvelable. Avec une offre intégrée allant de la conception à l’exploitation des "biofaçades", le projet s’adresse à la fois au marché en pleine croissance des bâtiments à faible impact environnemental et à celui de la chimie verte. A la clé : la création de plusieurs milliers d’emplois est envisageable, tant dans la conception et construction des biofaçades, des systèmes et équipements de culture, que dans leur exploitation et maintenance, ainsi que dans les activités de bioraffineries.