Agglomération parisienne: Le SYCTOM lance un plan énergique de prévention des déchets
La croissance continue des tonnages de déchets ménagers est un fait. Cela étant, cette progression n'est pas inéluctable pour autant. Fort de cela, le SYCTOM de l’Agglomération parisienne, en tant que premier syndicat de traitement d’Europe, a décidé de s’engager dans une politique active de prévention et de réduction des quantités à traiter...
Entre 1993 et 2003, les 89 communes adhérentes ont connu une augmentation de 20.6 % des tonnages à traiter par habitant, passant de 403 kg/an à 486 kg/an, avec des conséquences lourdes en terme d’investissements, de capacités d’accueil et de traitement.
Au comité du 30 juin dernier, sur proposition du Président François DAGNAUD, les élus du Syndicat intercommunal ont approuvé à l’unanimité les principaux axes d’un plan global d’actions et d’initiatives concrètes, rapidement opérationnelles, en s’appuyant sur les expériences et la mobilisation de ses collectivités adhérentes.
L’objectif est de réduire la quantité de déchets en amont de leur production ou en faciliter la gestion : diminution ou suppression des emballages, amélioration du caractère valorisable du déchet, réduction de sa nocivité, mais aussi modification des consommations et possibilité de réutilisation des déchets potentiels. Il s’agit à la fois d’éviter des flux de déchets ou de détourner ces flux du traitement en incinération ou enfouissement.
Innovant dans ce secteur, le SYCTOM de l’Agglomération parisienne a choisi d’articuler sa démarche autour de deux axes majeurs : la mise en place d’une dynamique de sensibilisation et d’incitation sur son propre territoire, et des actions préventives directes dans le domaine de la consommation et du réemploi.
Les orientations du plan de prévention et de réduction des déchets à traiter
Sensibiliser les publics : Connaître pour aider à mieux agir :
Recenser et diffuser les bonnes pratiques par le biais des outils de communication du SYCTOM
Impulser, par appel à projets exemplaires, et soutenir les initiatives menées dans les communes auprès des consommateurs
Développer des partenariats avec des associations de consommateurs et diffuser les exemples de démarches éco-citoyennes
Ouvrir des « éco-centres », espaces pédagogiques et d’échanges dans les centres du SYCTOM (Isséane, de Nanterre, …)
Agir sur la consommation : Choisir des produits moins polluants
Inciter à la substitution des sacs plastiques par des sacs réutilisables ou biodégradables (cf 1ères opérations de distribution de 200 000 sacs en coton réalisée en juin sur les marchés parisiens, 10 000 sacs diffusés à Vélizy, 600 à Gennevilliers).
Développer des partenariats avec la grande distribution (sacs de caisse, emballages, récupération de certains produits…)
Promouvoir la consommation de l’eau du robinet en substitution des eaux en bouteilles (projets SYCTOM / Ville de Paris et SYCTOM / SEDIF)
Soutenir l’opération « STOP-PUB », pour réduire les 120 000 tonnes traités par le SYCTOM, notamment par la distribution des autocollants dans les mairies des communes adhérentes
Promouvoir la réutilisation et le détournement : Ne plus jeter ce qui peut être réutilisé
Réaliser un guide de la réutilisation
Faire du SYCTOM et de ses communes des collectivités ‘exemplaires’ avec des chartes d’objectifs, particulièrement sur les déchets des administrations (réduction des consommations, tri et recyclage)
Inciter les communes à engager des collectes sélectives dans les espaces publics municipaux (établissements scolaires, équipements culturels et sportifs, espaces verts,…)
Aider à la récupération des journaux gratuits avec les éditeurs, la RATP et la SNCF
Accroître la valorisation des objets encombrants (280 000 tonnes par an au SYCTOM)
- Inciter des collectes plus optimales dans les communes
- Subventionner l’implantation de déchèteries (subvention de 50 000 € par équipement)
- Soutenir le développement de recycleries / ressourceries (recherche de sites disponibles, exonération des coûts de traitement des refus de tri …)
Renforcer le partenariat existant entre le SYCTOM et Emmaüs, en plus de la reprise gratuite de 1000 tonnes non recyclées par l’association (aide indirecte d’environ 70 000 euros)
Organiser le suivi et l’évaluation de chaque action
Créer au sein du SYCTOM une Direction Générale Adjointe des flux et de la prévention des déchets
Définir des objectifs quantifiés et des indicateurs de suivi
Former les élus et le personnel du SYCTOM et des communes adhérentes
Mettre en place un suivi et une évaluation des mesures de sensibilisation et de prévention
Développer un partenariat avec les structures de recherche universitaires et les grandes écoles
Une aide financière aux communes déjà importante : 16 Millions d’euros en 2003
Pour appuyer cette démarche environnementale en plus des subventions spécifiques, le SYCTOM exonère ses communes de redevance sur les collectes sélectives et accorde une subvention supplémentaire de 45,73 euros par tonne, soit un soutien de plus de 116 euros/tonne.
Enfin, chaque tonne de déchets évitée fait économiser aux communes environ 75 euros (redevance à la tonne à traiter versée par les communes au SYCTOM).
Bien que n’ayant pas pour compétence directe la prévention des déchets, le SYCTOM s’engage ainsi dans une démarche concrète -certaines actions sont déjà réalisées ou lancées-, afin d’agir à tous niveaux : réduction à la source, consommation et détournement par le réemploi.