Afrique : Une autre façon de recycler
Ils sont connus de tous et dans tous les pays du monde où des décharges accueillent quotidiennement des milliers de tonnes d'ordures. Baptisés éboueurs des décharges, récupérateurs, fouineurs des décharges… que sais je encore ? Une chose est sûre : nombre de personnes ont fait de cette activité leur métier dans le tiers monde et à ce jour, la pratique est même souvent un signe (très) particulier : c’est la carte d’identité de la pauvreté... Ce qui ne veut pas dire que le recyclage n'a aucun avenir, bien au contraire...
Dakar, Bamako, Conakry, New Delhi, Pékin et dans toutes les autres grandes villes indiennes et chinoises, ces personnes fouillent dans les cloaques et sont, généralement, issues des couches les plus défavorisées de la société.
C’est un fait.
Mais, force aussi est de constater que de plus en plus fréquemment, ces récupérateurs d'objets divers qui fouillent dans les poubelles, sont parfois devenus des fournisseurs de commerçants, spécialisés dans la vente exclusive des objets de récupération issus des déchets. Bouteilles et bidons, en plastique ou en verre sont très prisés… Les fabricants de chaussures et différentes autres choses en caoutchouc, ou nécessitant l'utilisation de cette matière, achètent également les objets en caoutchouc récupérés. Ces objets, on l’aura compris, subissent une transformation et réintègre le circuit économique pour un prix respectant le maigre pouvoir d’achat de bon nombre d’habitants de ces contrées…
Ainsi, les fouineurs des décharges favorisent-ils, de par leur travail, le recyclage de nombreux objets qui, en réalité ne peuvent être éliminés. Du moins pour l'instant.
Restent les sachets en plastique, devenus un peu partout, comme en occident, des déchets légers mais envahissants et pour l'élimination industrielle desquels aucune solution viable n'est véritablement acquise. Le procédé qui consiste à les utiliser pour la fabrication de vêtements, de chapeaux, de sacs à main, de nappes de tables, des poupées, etc. a souvent du mal à prendre.
Et cela, en dépit des ateliers de formation déjà initiés dans ce sens par le ministère de l'Environnement ivoirien notamment. En revanche, à Cotonou comme à Dakar, le procédé a véritablement pris forme et nourrit de nombreuses personnes. Au Bénin et au Burkina Faso, une expertise s'en est même dégagée : elle permet aujourd'hui la formation d'autres personnes, ailleurs en Afrique.
Il y a donc lieu d'encourager le développement du recyclage des emballages plastiques en Afrique. Lesquels, par leur nombre toujours croissant, compliquent chaque jour davantage l'épineux problème d'entretien des caniveaux (notamment, avec les problèmes de salubrité à la clé). En Côte d’Ivoire, il y aurait même un projet type Eco-emballages dans les tiroirs.