Acieries : des poussières mieux valorisées
Au Japon, Kobe Steel a développé une technique qui permet de récupérer des métaux tels que le fer, le zinc ou le plomb à partir des poussières de four électrique. Les résidus sont chauffés à 1 350°C pendant 15 minutes, puis sont séparés selon leur nature. Cela permet de réduire de moitié les rejets des fours électriques qui sont ensuite traités comme déchets industriels. La mise en vente du procédé à des entreprises sidérurgiques est prévue dès 2008...
Actuellement, afin d'améliorer la qualité de l'acier produit à partir de ferrailles par les fours électriques, un réducteur est ajouté en cours de fusion, généralement issu de minerai de fer. Or, Kobe Steel propose une opération de recyclage des poussières en les mélangeant à du charbon afin de former un agrégat de 2 à 3 cm qui est alors cuit dans un four rotatif. Le matériau récupéré a une pureté comparable à celle de la fonte (plus de 90%) et peut donc être réutilisé comme réducteur dans le four. Les autres métaux ressortent sous forme d'oxydes. L'entreprise a pu vérifier ces résultats sur un four expérimental dont la capacité de retraitement annuelle est de 20 000 tonnes.
Les poussières de four électrique contiennent généralement 20% de fer, 30% de zinc et 5% de plomb et étaient traitées comme déchet jusqu'à maintenant. Le coût de retraitement s'élevait à environ 20 000 yens par tonne (environ 120 euros/t), sachant qu'au Japon 500 000 tonnes de poussières de four électrique sont produites par an. Avec l'augmentation du prix des métaux (la tonne de zinc, utilisé pour la métallisation des carrosseries par exemple, est passée de 700 dollars en 2001 à 2 000 dollars actuellement), l'installation d'un tel système de récupération devient vite rentable. En effet, l'oxyde de zinc par exemple, peut être revendu 100 000 yens la tonne (environ 625 euros).