Acier : quand le recyclage du monoxyde de carbone réduit les émissions de CO2
Le Ministère fédéral de l'environnement (BMU) met à disposition de l'aciérie Arcelor Mittal Eisenhüttenstadt GmbH (Brandebourg) 30 millions d'euros en vue de la mise en place d'un procédé innovant de réduction des émissions de CO2 à grande échelle pour la production d'acier de l'usine.
Ce projet ambitieux qui s'inscrit dans le cadre du programme pour l'innovation dans le domaine de l'environnement (Umweltinnovationsprogramm) n'ambitionne pas seulement de réduire les émissions de CO2 dans l'aciérie, il vise également à garantir le maintien des emplois sur le site d'Eisenhüttenstadt, a souligné le Ministre fédéral de l'environnement, Sigmar Gabriel, lors de la visite de l'usine conjointement organisée avec celle du Ministre fédéral des Affaires Etrangères, Frank-Walter Steinmeier.
Avec l'enveloppe de 30 millions d'euros, l'entreprise prévoit de modifier un haut fourneau dans le but de recycler le gaz issu de la production de fonte brute. Ce gaz, fortement concentré en monoxyde de carbone (CO), pourra ainsi être réutilisé dans le cycle de production de l'acier, ce qui contribuera à une diminution du coke nécessaire dans ce cycle de production et donc à une réduction des émissions de CO2.
"Je me réjouis que nous ayons réussi à prendre les mesures nécessaires dans le budget fédéral pour financer ce projet. Du point de vue du gouvernement fédéral, plus rien n'empêche un démarrage rapide du projet", a commenté le Ministre de l'environnement lors de sa visite. Sigmar Gabriel souhaite que la direction du groupe donne rapidement au projet une dimension internationale.
C'est la première fois que ce procédé de recyclage du gaz de haut fourneau est appliqué à une telle échelle. Cette technique avait néanmoins déjà été testée en Suède (Lulea) dans le cadre du projet de recherche "Ultra Low CO2 Steel Making" (ULCOS) de la plateforme technologique européenne de l'acier (ESTEP). Ce projet devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de près de 16%. Ceci représenterait 6,9 millions de tonnes de CO2 en moins par an si ce procédé était adopté par toutes les aciéries allemandes productrices de fonte brute.